Le magazine Forbes vous propose un classement des villes les plus polluées, sur la base d'une étude conduite par Mercer Human Resource Consulting's en 2007 sur 215 villes dans le monde. Ces messieurs extrêmement sérieux, dont l'avis ne fait pas un pli font appel à des critères édifiants comme la pollution de l'air, la gestion des déchets, la potabilité de l'eau, les services médicaux et la présence de maladies infectieuses.
Suspense...
n°1 des villes les plus insalubres, la ville de Baku (Aerbaïdjan), en n°2, la ville de Dhaka (Bangladesh) et en n°3, Antananarivo (Madagascar).
Bon, je sais c'est un peu décevant de n'être que deuxième, mais je pense que s'ils mettaient comme critères le nombre de trucs à faire, l'intérêt des promenades et la beauté des batiments, on pourrait peut être arriver en premier !
dimanche 21 décembre 2008
dimanche 28 septembre 2008
Esclandre en Thaïlande
Dhaka – Bangladesh –
Jake et Irina habitaient au Bangladesh depuis maintenant près de 6 mois. Ils avaient pour couverture un emploi dans le textile. Irina confectionnait des étiquettes, et Jake avait trouvé une position de manager du contrôle qualité dans un bureau d’achat Français. L’immersion au Bangladesh n’avait pas été des plus simples, mais Irina et Jake, habitués à la rudesse de dame nature, avaient appris à s’adapter vite et bien.
En fait, ils se fondaient parfaitement bien dans le décor et traitaient de plus en plus efficacement avec leurs collaborateurs Bangla, ce qui n’était pas chose aisée, étant donné les différences, surtout dans la manière de concevoir l’implication professionnelle. Irina et Jake en avaient vu des vertes et des bien mures… Acculés à des délais intenables par les acheteurs Européens, et mis face à des conditions locales apportant tous les jours leur lot de mauvaises surprises, ils avaient malgré tout réussi à avoir une bonne visibilité de la situation. Un investissement corps et âme ; dur pour le corps car la saison des pluies est une véritable épreuve même pour ceux qui sont déjà habitués à ces climats tropicaux ; et leur prenant la grande majorité de leur temps, les privant quelque part des voluptés de la vie de jeunes mariés et aussi de l’évasion qui leur était nécessaire.
Néanmoins, Jake et Irina l’avait joué fine. En ce début de rentrée, leur vie allait basculer vers quelque chose de nouveau. Jake avait trouvé une couverture plus sure à travers un métier lui offrant plus de responsabilités, de stimulation intellectuelle et un challenge à l’avant goût exotique et piquant. A la veille d’un départ d’un mois en France, Jake se disait : « On en a quand même bavé, c’était pas facile mais on a tout de même pas mal réussi. C’est drôle comme va la vie. Un simple coup de téléphone, une rencontre, et voilà tout un tas de nouvelles perspectives qui se découvrent… On a quand même un sacré bol… » Et il pensait à Irina, qui était repartie travailler tôt ce matin, à sa famille, à Dieu… Il se sentait certes nerveux et troublé par l’idée de changement, par l’idée de laisser Irina seule pendant tout un mois, mais au fond, il restait confiant dans l’avenir et il était heureux.
L’évasion et la volupté, Jake et Irina avaient pu y goûter à travers une mission pas comme les autres dont ils revenaient tout juste, avant de repartir l’un pour la France, l’autre pour les affres du Bangladesh. Ils avaient décidé de la nommer : « esclandre en Thaïlande ».
Esclandre en Thailande
C’est encore une fois vers l’est, au nord de la Malaisie qu’ils avaient déjà visité, que le destin attendait Jake et Irina. La bande à Basile avait une fois de plus été aperçue par leurs agents, et c’est à eux qu’incombait la tâche de contrer une fois de plus les méfaits de ces ignobles pourritures Trotte kyste.
Avant même de monter dans l’avion, ils avaient du surmonter moult obstacles. L’infâme administration Bangladaise, corrompue jusqu’à l’os avait en effet eu vent de la présence d’agents du T.I.P., du T.A.P., tu tip tap dans tes mains, mets tes basquettes c’est super chouette, sur leur territoire. Ignorant à qui ils avaient à faire, ils lancèrent une horde d’avocats : le terrible cabinet Hodavasi, connu pour son incroyable faculté d’envenimer la plus simple des situations (véridique), aux trousses d’Irina et de Jake. Ces ordures attaquèrent leur point faible : les visas. Ils détenaient depuis déjà deux mois le passeport d’Irina, qui croyait naïvement être « en process » pour l’obtention du Visa employment. Jake s’apercevant qu’il avait oublié de renouveler le sien, étant ainsi en situation d’illégalité s’adressa naturellement à Hodavasi pour être sûr que la situation se réglerait sans maux de têtes et dans les temps. Bien mal leur en pris ; la taupe d’Hodavasi ; l’immonde Shafique avait perdu les passeports dans un coin de son bureau et se tournaient les pouces depuis deux mois. C’est finalement au prix d’une traversée de Dhaka à Vélo, et moyennant un Bakchich conséquent, qu’Irina et Jake durent faire eux-mêmes le boulot des avocats et remettre la main sur des passeports dûment visés.
Trois jours plus tard, Ils s’envolaient pour la Thaïlande. Le vol, rapide et sans histoire, les déposa à Bangkok.
Une fois installés, nos deux héros partirent à la découverte d’une ville étonnante : plus capitaliste que le roi, Bangkok offraient toutefois les attraits d’une ville pleine de charme et de tradition. Tour à tour ultra moderne, avec son sky-train, ses complexes commerciaux, ses cinémas aux écrans grands comme la moitié d’un terrain de foot, ses hôtels luxueux ; fervente par la présence de nombreux temples bouddhistes ; sauvage dans les méandres de ses canaux toujours fréquentés par des bateaux-bus, marchés sur l’eau, et long-tail boats promenant des touristes charmés en bordure de maisons cocasses encastrées dans une végétation jungloïdale envoûtante ; peuplée par une population bigarrée de Thaïs coquets au top de la mode, marchants de rue, expats, touristes tatoués ; nous offrant une cuisine pimentée, savoureuse et variée ; grouillante dans les marchés de Chinatown et les bouges du quartier touristique…
Irina et Jake ressentirent the rise of Asia, ce qui veut dire la montée de l’Asie. Pouvoir de l’argent, puissance de l’économie, strass et paillettes… Mais, le temps n’était pas à la gaudriole, et se laisser corrompre n’est pas le style d’agents secrets du T.I.P., du T.A.P., tu tip tap dans tes mains, mets tes basquettes c’est super chouette. Après de nombreuses ballades, visites de monuments, restaurants et une infiltration réussie dans un cinéma gigantesque leur apprenant une coutume locale surprenante : tout le monde se lève avant le film pour un court et kitsch montage montrant des photos du roi défilant avec une musique digne de Quasimodo de walt disney, se terminant par l’épitaphe : We love the king, ce qui veut dire, nous aimons le roi.
Bref, Irina et Jake décidèrent de se rendre au cœur de l’action, sur l’île de Koh Taoh. L’île de la tortue, en Français. Cette île charmeuse, autrefois utilisée par des pirates sans vergogne connaît aujourd’hui une intense activité sous-marine, et c’est la raison qui poussa Irina et Jake à mener l’enquête de ce côté.
Le long voyage en bus, puis en ferry se passa sans histoires et débarqua Irina et Jake sur le rivage d’une île fabuleuse, toute de soleil, palmiers et plages paradisiaques. En fait, ils n’avaient jamais vu un endroit si paradisiaque après la Bretagne et durent se pincer pour y croire.
Après un rapide petit déjeuner, ils louèrent une brêle à 4 vitesses et décidèrent d’explorer l’île à la recherche d’un endroit où poser leur balluchon. Si la côte était accueillante et féérique, l’intérieur du pays était différent. Nombreuses constructions accompagnant le fort développement touristique de l’île, chemins de terre escarpés…
Au détour d’un sentier, à deux sur la bécane, Irina et Jake tombèrent. Ils décidèrent de laisser la mob sur le côté du chemin et partirent à pied à la recherche du promontoire sur lequel ils avaient jeté leur dévolu. Marchant sous un soleil torride, Irina et Jake finirent par s’énerver. Sûrs d’être arrivé à chaque détour du chemin, la destination se dérobait sempiternellement, comme si elle n’existait pas, et il était hors de question qu’on se tape des heures sous le canyar non mais oh !
Ils rebroussèrent donc chemin pour retrouver la bécane quand soudain, le cri d’une femme en émoi attira l’attention de Jake. Malheureux, il avait dans sa hâte pris trop d’avance sur la belle Irina qui se retrouva aux prises avec un serpent long et vert pomme. Au prix d’un combat platonique, ils se rendirent compte que la bête souhaitait simplement se rendre de l’autre côté de la route pour grimper dans la végétation. Malgré les pleurs d’Irina, Jake décida de laisser au monstre rampant, qui était finalement aussi une créature du seigneur, la vie sauve. Ils trouvèrent finalement leur chemin par la plage, et arrivèrent sans encombre à View point resort, où le management leur offrit une chambre avec vue qui aurait fait rougir… Comment s’appelle-t-il déjà ? Mais si, le crooner, là, il est mort en avril de cette année… Bref. J’ai pas la mémoire des prénoms, il va falloir que je révise mes standards.
Une fois installés, Irina et Jake se dirigèrent d’un pas décidé vers l’école de plongée la plus proche. Ils s’inscrirent et passèrent avec brio les étapes de plongeur novice, puis confirmé. Ils découvrirent les fonds marins des abords de Koh Taoh, plongèrent à 30 mètres sous le niveau de l’eau, de nuit dans la baie des requins, virent tout un tas de coraux et de poissons, même deux mobylettes sous l’eau et rigolèrent bien car ils eurent affaire à des types sacrément empotés alors qu’eux y arrivaient vachement bien, mais les types empotés étaient sympa quand même et ils leur offrirent des bières. Ils virent une faune de touristes / plongeurs et se rendirent compte qu’ils étaient probablement les seuls de l’île à n’avoir aucun tatouage, mais ça ne leur disait pas plus que ça et ils étaient aussi bien comme ça. L’ambiance était plutôt sereine, et ils se rendirent compte qu’ils avaient été une fois de plus mal renseignés car ils ne trouvèrent aucune trace de l’ennemi sur cette île somme toute sympathique. Ils passèrent la plupart de leur temps à plonger et à se taper des bons restos.
Quand vint l’heure du départ, ils laissèrent à regret leur nouvel ami, Jerray, avocat chez Intel à Shangai en plein questionnement sur le sens de la vie et de l’amour, qu’ils avaient rencontré sur le bateau de plongée. Ils se promirent de se revoir un de ces quatre.
Puis ils quittèrent l’île de Koh taoh en prenant à nouveau le ferry puis le bus. Comme à chaque voyage, dés qu’il y a un chialeux, il faut qu’ils se le tapent sur le siège à côté, alors, bon gré mal gré, ils se tapèrent sans broncher une niarde capricieuse qui hurla très haut dans les aigus une fois un quart d’heure puis la deuxième fois, pendant quarante minutes. Alors qu’Irina se montrait compréhensive et trouvait ça drôle, Jake failli perdre patience, mais il surveilla sa langue car le couple inexpérimenté était Français. Il essaya le coup des grimaces affreuses à la petite quand elle tournait la tête pour le regarder, mais ça ne pris pas. « Qu’est ce que tu veux qu’on y fasse Boniface ? » se dit Jake. Puis il pensa : « j’espère que les nôtres ne seront pas comme ça » et il se demandèrent avec Irina comment ils pourraient bien réagir si ça leur arrivait d’avoir des niards mal embouchés qui piquent des crises dans des endroits comme des bus ou des avions.
De retour à Bangkok, Irina et Jake se remirent doucement de leurs émotions en pensant avec effroi au retour dans Dhaka qu’ils baptisèrent pour rire : la vilaine, ce qui veut dire ce que ça veut dire.
Ils quittèrent enfin Bangkok, se retapèrent une niarde mal élevée, mais celle-ci fut plus gentille et ne cria pas si fort que ça, malgré le fait qu’elle semblait issue de la bourgeoisie Bangladaise, et que ces gens là ne savent pas élever leur progéniture, du point de vue de jake en tout cas.
Arrivé à Dhaka, ils retrouvèrent l’odeur si particulière du Bangladesh, les sourires du garde de l’immeuble, de la femme de ménage qui avait pendant leur absence apporté toutes ses affaires chez eux et qu’ils aiment bien car elle est mignonne et serviable. Ils rirent beaucoup car à l’aéroport, ils passèrent l’air de rien devant la file énorme qui s’était formée aux douanes et ne firent pas la queue ni ne furent remarqués par les douaniers.
Désormais, ils s’apprêtent à se quitter pour trois semaines, mais, comme on l’a déjà vu plus haut, ils sont confiant et heureux alors tout va bien.
Jake et Irina habitaient au Bangladesh depuis maintenant près de 6 mois. Ils avaient pour couverture un emploi dans le textile. Irina confectionnait des étiquettes, et Jake avait trouvé une position de manager du contrôle qualité dans un bureau d’achat Français. L’immersion au Bangladesh n’avait pas été des plus simples, mais Irina et Jake, habitués à la rudesse de dame nature, avaient appris à s’adapter vite et bien.
En fait, ils se fondaient parfaitement bien dans le décor et traitaient de plus en plus efficacement avec leurs collaborateurs Bangla, ce qui n’était pas chose aisée, étant donné les différences, surtout dans la manière de concevoir l’implication professionnelle. Irina et Jake en avaient vu des vertes et des bien mures… Acculés à des délais intenables par les acheteurs Européens, et mis face à des conditions locales apportant tous les jours leur lot de mauvaises surprises, ils avaient malgré tout réussi à avoir une bonne visibilité de la situation. Un investissement corps et âme ; dur pour le corps car la saison des pluies est une véritable épreuve même pour ceux qui sont déjà habitués à ces climats tropicaux ; et leur prenant la grande majorité de leur temps, les privant quelque part des voluptés de la vie de jeunes mariés et aussi de l’évasion qui leur était nécessaire.
Néanmoins, Jake et Irina l’avait joué fine. En ce début de rentrée, leur vie allait basculer vers quelque chose de nouveau. Jake avait trouvé une couverture plus sure à travers un métier lui offrant plus de responsabilités, de stimulation intellectuelle et un challenge à l’avant goût exotique et piquant. A la veille d’un départ d’un mois en France, Jake se disait : « On en a quand même bavé, c’était pas facile mais on a tout de même pas mal réussi. C’est drôle comme va la vie. Un simple coup de téléphone, une rencontre, et voilà tout un tas de nouvelles perspectives qui se découvrent… On a quand même un sacré bol… » Et il pensait à Irina, qui était repartie travailler tôt ce matin, à sa famille, à Dieu… Il se sentait certes nerveux et troublé par l’idée de changement, par l’idée de laisser Irina seule pendant tout un mois, mais au fond, il restait confiant dans l’avenir et il était heureux.
L’évasion et la volupté, Jake et Irina avaient pu y goûter à travers une mission pas comme les autres dont ils revenaient tout juste, avant de repartir l’un pour la France, l’autre pour les affres du Bangladesh. Ils avaient décidé de la nommer : « esclandre en Thaïlande ».
Esclandre en Thailande
C’est encore une fois vers l’est, au nord de la Malaisie qu’ils avaient déjà visité, que le destin attendait Jake et Irina. La bande à Basile avait une fois de plus été aperçue par leurs agents, et c’est à eux qu’incombait la tâche de contrer une fois de plus les méfaits de ces ignobles pourritures Trotte kyste.
Avant même de monter dans l’avion, ils avaient du surmonter moult obstacles. L’infâme administration Bangladaise, corrompue jusqu’à l’os avait en effet eu vent de la présence d’agents du T.I.P., du T.A.P., tu tip tap dans tes mains, mets tes basquettes c’est super chouette, sur leur territoire. Ignorant à qui ils avaient à faire, ils lancèrent une horde d’avocats : le terrible cabinet Hodavasi, connu pour son incroyable faculté d’envenimer la plus simple des situations (véridique), aux trousses d’Irina et de Jake. Ces ordures attaquèrent leur point faible : les visas. Ils détenaient depuis déjà deux mois le passeport d’Irina, qui croyait naïvement être « en process » pour l’obtention du Visa employment. Jake s’apercevant qu’il avait oublié de renouveler le sien, étant ainsi en situation d’illégalité s’adressa naturellement à Hodavasi pour être sûr que la situation se réglerait sans maux de têtes et dans les temps. Bien mal leur en pris ; la taupe d’Hodavasi ; l’immonde Shafique avait perdu les passeports dans un coin de son bureau et se tournaient les pouces depuis deux mois. C’est finalement au prix d’une traversée de Dhaka à Vélo, et moyennant un Bakchich conséquent, qu’Irina et Jake durent faire eux-mêmes le boulot des avocats et remettre la main sur des passeports dûment visés.
Trois jours plus tard, Ils s’envolaient pour la Thaïlande. Le vol, rapide et sans histoire, les déposa à Bangkok.
Une fois installés, nos deux héros partirent à la découverte d’une ville étonnante : plus capitaliste que le roi, Bangkok offraient toutefois les attraits d’une ville pleine de charme et de tradition. Tour à tour ultra moderne, avec son sky-train, ses complexes commerciaux, ses cinémas aux écrans grands comme la moitié d’un terrain de foot, ses hôtels luxueux ; fervente par la présence de nombreux temples bouddhistes ; sauvage dans les méandres de ses canaux toujours fréquentés par des bateaux-bus, marchés sur l’eau, et long-tail boats promenant des touristes charmés en bordure de maisons cocasses encastrées dans une végétation jungloïdale envoûtante ; peuplée par une population bigarrée de Thaïs coquets au top de la mode, marchants de rue, expats, touristes tatoués ; nous offrant une cuisine pimentée, savoureuse et variée ; grouillante dans les marchés de Chinatown et les bouges du quartier touristique…
Irina et Jake ressentirent the rise of Asia, ce qui veut dire la montée de l’Asie. Pouvoir de l’argent, puissance de l’économie, strass et paillettes… Mais, le temps n’était pas à la gaudriole, et se laisser corrompre n’est pas le style d’agents secrets du T.I.P., du T.A.P., tu tip tap dans tes mains, mets tes basquettes c’est super chouette. Après de nombreuses ballades, visites de monuments, restaurants et une infiltration réussie dans un cinéma gigantesque leur apprenant une coutume locale surprenante : tout le monde se lève avant le film pour un court et kitsch montage montrant des photos du roi défilant avec une musique digne de Quasimodo de walt disney, se terminant par l’épitaphe : We love the king, ce qui veut dire, nous aimons le roi.
Bref, Irina et Jake décidèrent de se rendre au cœur de l’action, sur l’île de Koh Taoh. L’île de la tortue, en Français. Cette île charmeuse, autrefois utilisée par des pirates sans vergogne connaît aujourd’hui une intense activité sous-marine, et c’est la raison qui poussa Irina et Jake à mener l’enquête de ce côté.
Le long voyage en bus, puis en ferry se passa sans histoires et débarqua Irina et Jake sur le rivage d’une île fabuleuse, toute de soleil, palmiers et plages paradisiaques. En fait, ils n’avaient jamais vu un endroit si paradisiaque après la Bretagne et durent se pincer pour y croire.
Après un rapide petit déjeuner, ils louèrent une brêle à 4 vitesses et décidèrent d’explorer l’île à la recherche d’un endroit où poser leur balluchon. Si la côte était accueillante et féérique, l’intérieur du pays était différent. Nombreuses constructions accompagnant le fort développement touristique de l’île, chemins de terre escarpés…
Au détour d’un sentier, à deux sur la bécane, Irina et Jake tombèrent. Ils décidèrent de laisser la mob sur le côté du chemin et partirent à pied à la recherche du promontoire sur lequel ils avaient jeté leur dévolu. Marchant sous un soleil torride, Irina et Jake finirent par s’énerver. Sûrs d’être arrivé à chaque détour du chemin, la destination se dérobait sempiternellement, comme si elle n’existait pas, et il était hors de question qu’on se tape des heures sous le canyar non mais oh !
Ils rebroussèrent donc chemin pour retrouver la bécane quand soudain, le cri d’une femme en émoi attira l’attention de Jake. Malheureux, il avait dans sa hâte pris trop d’avance sur la belle Irina qui se retrouva aux prises avec un serpent long et vert pomme. Au prix d’un combat platonique, ils se rendirent compte que la bête souhaitait simplement se rendre de l’autre côté de la route pour grimper dans la végétation. Malgré les pleurs d’Irina, Jake décida de laisser au monstre rampant, qui était finalement aussi une créature du seigneur, la vie sauve. Ils trouvèrent finalement leur chemin par la plage, et arrivèrent sans encombre à View point resort, où le management leur offrit une chambre avec vue qui aurait fait rougir… Comment s’appelle-t-il déjà ? Mais si, le crooner, là, il est mort en avril de cette année… Bref. J’ai pas la mémoire des prénoms, il va falloir que je révise mes standards.
Une fois installés, Irina et Jake se dirigèrent d’un pas décidé vers l’école de plongée la plus proche. Ils s’inscrirent et passèrent avec brio les étapes de plongeur novice, puis confirmé. Ils découvrirent les fonds marins des abords de Koh Taoh, plongèrent à 30 mètres sous le niveau de l’eau, de nuit dans la baie des requins, virent tout un tas de coraux et de poissons, même deux mobylettes sous l’eau et rigolèrent bien car ils eurent affaire à des types sacrément empotés alors qu’eux y arrivaient vachement bien, mais les types empotés étaient sympa quand même et ils leur offrirent des bières. Ils virent une faune de touristes / plongeurs et se rendirent compte qu’ils étaient probablement les seuls de l’île à n’avoir aucun tatouage, mais ça ne leur disait pas plus que ça et ils étaient aussi bien comme ça. L’ambiance était plutôt sereine, et ils se rendirent compte qu’ils avaient été une fois de plus mal renseignés car ils ne trouvèrent aucune trace de l’ennemi sur cette île somme toute sympathique. Ils passèrent la plupart de leur temps à plonger et à se taper des bons restos.
Quand vint l’heure du départ, ils laissèrent à regret leur nouvel ami, Jerray, avocat chez Intel à Shangai en plein questionnement sur le sens de la vie et de l’amour, qu’ils avaient rencontré sur le bateau de plongée. Ils se promirent de se revoir un de ces quatre.
Puis ils quittèrent l’île de Koh taoh en prenant à nouveau le ferry puis le bus. Comme à chaque voyage, dés qu’il y a un chialeux, il faut qu’ils se le tapent sur le siège à côté, alors, bon gré mal gré, ils se tapèrent sans broncher une niarde capricieuse qui hurla très haut dans les aigus une fois un quart d’heure puis la deuxième fois, pendant quarante minutes. Alors qu’Irina se montrait compréhensive et trouvait ça drôle, Jake failli perdre patience, mais il surveilla sa langue car le couple inexpérimenté était Français. Il essaya le coup des grimaces affreuses à la petite quand elle tournait la tête pour le regarder, mais ça ne pris pas. « Qu’est ce que tu veux qu’on y fasse Boniface ? » se dit Jake. Puis il pensa : « j’espère que les nôtres ne seront pas comme ça » et il se demandèrent avec Irina comment ils pourraient bien réagir si ça leur arrivait d’avoir des niards mal embouchés qui piquent des crises dans des endroits comme des bus ou des avions.
De retour à Bangkok, Irina et Jake se remirent doucement de leurs émotions en pensant avec effroi au retour dans Dhaka qu’ils baptisèrent pour rire : la vilaine, ce qui veut dire ce que ça veut dire.
Ils quittèrent enfin Bangkok, se retapèrent une niarde mal élevée, mais celle-ci fut plus gentille et ne cria pas si fort que ça, malgré le fait qu’elle semblait issue de la bourgeoisie Bangladaise, et que ces gens là ne savent pas élever leur progéniture, du point de vue de jake en tout cas.
Arrivé à Dhaka, ils retrouvèrent l’odeur si particulière du Bangladesh, les sourires du garde de l’immeuble, de la femme de ménage qui avait pendant leur absence apporté toutes ses affaires chez eux et qu’ils aiment bien car elle est mignonne et serviable. Ils rirent beaucoup car à l’aéroport, ils passèrent l’air de rien devant la file énorme qui s’était formée aux douanes et ne firent pas la queue ni ne furent remarqués par les douaniers.
Désormais, ils s’apprêtent à se quitter pour trois semaines, mais, comme on l’a déjà vu plus haut, ils sont confiant et heureux alors tout va bien.
jeudi 14 août 2008
Il a du chien !
mercredi 13 août 2008
mercredi 30 juillet 2008
BanglaNews
Salut à tous...
apres cette disparition de la surface de la terre depuis quelques mois (pile 2)...voici des nouvelles fraiches!
La saison de la mousson est arrivée...des trombes d eau breves mais intenses...du coup le temps de transport est encore un peu ralongé car les routes sont de plus en plus en mauvais état et l'eau occupe fréquement une voie entiere.
Arretons nous un bref instant sur ce trafic! Un truc de "ouf"! chaque voiture se dispute 50cm. Du coup tout est bloqué et chaque carrefour devient un calvaire! on fait la ronde...aucune issue...plus moyen de reculer tellement les voitures de derriere nous serrent, chaque espace est comblé par ordre de taille: camion/minibus/voitures/CNG/rickshaws/hommes...personne ne laisse la priorité a personne...chaque centimetre avancé est immediatement comblé...on se mord la queue en se regardant tous agacés! Alors un flic arrive avec son baton, donne 2 / 3 coups sur les rikshaus qui bougent et laissent la possibilité aux voitures de faire des manoeuvres...et doucement la situation se debloque.
Ici pour connaitre le temps de trajet d'un point à un autre, on compte le nombre de carrefours et non la distance.
"Heureusement" d apres les previsions, il n y aura plus de gaz au Bangladesh dans 5 ans alors il faudra bien trouver une solution au transport car ici tout fonctionne au gaz et une augmentation du prix du carburant ne sera pas soutenable. NB: une augmentation de la pollution encore moins!
Revenons à notre temps humide: tout pourri: c est fou...meme les trucs secs a la maison du genre table, sac...se recouvrent d une pelicule blanche!
Cote positif: on se rapproche du mois d'octobre: mois du ramadan qui nous laisse une semaine de vacances que l on va prolonger a 2 semaines pour aller faire un tour au rajhastan!
Aujourd hui je m attele a une tache difficile: recuperer les paiements en retard. C est assez marant...ils comprennent l anglais jusqu a ce que je dise "donnez moi le service des paiements"...la plus rien...soit ca raccroche, soit ils me disent qu ils ne comprennent pas, soit je ne suis pas dans la bonne entreprise, soit c est jour de congé...beaucoup de gens malades en ce moment!!
Sinon, plus grand chose a dire concernant l'environnement: on s habitue! Meme plus agaces par les klaxons, a peine genes par les vaches qui se font decoupees au bord des routes et dont la peau gise devant les "boucheries", les nombreux vomis par les fenetres des bus nous font maintenant presque rire...Nous avons adopté le langage rickshaw et plus de problemes de ce cote la...on marche presque tranquilement dans la rue.
Le Bangladesh est difficile à vivre...on se rend compte de beaucoup de choses et certaines théories, certains problemes nous sautent maintenant aux yeux: vivre dans un pays de religion différente, les différences sociales, le capitalisme, l'évolution de la planète, le rapport de force entre pays en developpement et pays developpes...plein d elements concrets qui changent un peu notre regard.
J ai une super nouvelle: ma soeur attend un bébé! Je vais la retrouver en décembre à l apogée de ses rondeurs (si discretes!).
J ai hate de vous revoir tous a Noel et vous embrasse tres fort!
Alice
apres cette disparition de la surface de la terre depuis quelques mois (pile 2)...voici des nouvelles fraiches!
La saison de la mousson est arrivée...des trombes d eau breves mais intenses...du coup le temps de transport est encore un peu ralongé car les routes sont de plus en plus en mauvais état et l'eau occupe fréquement une voie entiere.
Arretons nous un bref instant sur ce trafic! Un truc de "ouf"! chaque voiture se dispute 50cm. Du coup tout est bloqué et chaque carrefour devient un calvaire! on fait la ronde...aucune issue...plus moyen de reculer tellement les voitures de derriere nous serrent, chaque espace est comblé par ordre de taille: camion/minibus/voitures/CNG/rickshaws/hommes...personne ne laisse la priorité a personne...chaque centimetre avancé est immediatement comblé...on se mord la queue en se regardant tous agacés! Alors un flic arrive avec son baton, donne 2 / 3 coups sur les rikshaus qui bougent et laissent la possibilité aux voitures de faire des manoeuvres...et doucement la situation se debloque.
Ici pour connaitre le temps de trajet d'un point à un autre, on compte le nombre de carrefours et non la distance.
"Heureusement" d apres les previsions, il n y aura plus de gaz au Bangladesh dans 5 ans alors il faudra bien trouver une solution au transport car ici tout fonctionne au gaz et une augmentation du prix du carburant ne sera pas soutenable. NB: une augmentation de la pollution encore moins!
Revenons à notre temps humide: tout pourri: c est fou...meme les trucs secs a la maison du genre table, sac...se recouvrent d une pelicule blanche!
Cote positif: on se rapproche du mois d'octobre: mois du ramadan qui nous laisse une semaine de vacances que l on va prolonger a 2 semaines pour aller faire un tour au rajhastan!
Aujourd hui je m attele a une tache difficile: recuperer les paiements en retard. C est assez marant...ils comprennent l anglais jusqu a ce que je dise "donnez moi le service des paiements"...la plus rien...soit ca raccroche, soit ils me disent qu ils ne comprennent pas, soit je ne suis pas dans la bonne entreprise, soit c est jour de congé...beaucoup de gens malades en ce moment!!
Sinon, plus grand chose a dire concernant l'environnement: on s habitue! Meme plus agaces par les klaxons, a peine genes par les vaches qui se font decoupees au bord des routes et dont la peau gise devant les "boucheries", les nombreux vomis par les fenetres des bus nous font maintenant presque rire...Nous avons adopté le langage rickshaw et plus de problemes de ce cote la...on marche presque tranquilement dans la rue.
Le Bangladesh est difficile à vivre...on se rend compte de beaucoup de choses et certaines théories, certains problemes nous sautent maintenant aux yeux: vivre dans un pays de religion différente, les différences sociales, le capitalisme, l'évolution de la planète, le rapport de force entre pays en developpement et pays developpes...plein d elements concrets qui changent un peu notre regard.
J ai une super nouvelle: ma soeur attend un bébé! Je vais la retrouver en décembre à l apogée de ses rondeurs (si discretes!).
J ai hate de vous revoir tous a Noel et vous embrasse tres fort!
Alice
mardi 29 juillet 2008
Collègues de bureau
Amis de la nature,
Je vous présente le collègue de bureau avec lequel je m'entend le mieux.
C'est un veau à poil ras qui vient du kazakstan.
Il est très affectueux !
Il a le rythme dans la peau et on adore dancer entre deux envois de pulls!
Je crois qu'il m'aime bien lui aussi !
Belle bête non! Avouez qu'on ne croise pas tous les jours des chiens aussi gros !
Je vous présente le collègue de bureau avec lequel je m'entend le mieux.
C'est un veau à poil ras qui vient du kazakstan.
Il est très affectueux !
Il a le rythme dans la peau et on adore dancer entre deux envois de pulls!
Je crois qu'il m'aime bien lui aussi !
Belle bête non! Avouez qu'on ne croise pas tous les jours des chiens aussi gros !
mardi 15 juillet 2008
Contrôleur qualité de l'impossible
Ce matin, Maxime Roux se leva avec une nouvelle mission : aller faire une inspection finale pour des T-shirts dans une usine loin, loin, si loin qu'il fallu bien du temps et différents moyens de transport pour y arriver : Tout d'abord, braver la route en bus, puis risquer sa vie en ricksmachin, emprunter au péril de ses sandales un bateau, et enfin revenir contre toutes les règles élémentaires de la sécurité routière en CNG... J'en ai encore un gout d'essence dans les narines!
Une Ballade que je vous propose de regarder en image!d
Une Ballade que je vous propose de regarder en image!d
jeudi 10 juillet 2008
la routine quoi...
Tout remué par la sortie de l'album de Carla Bruni, et après une rude journée d'usine, me voilà de retour au bureau...
J'arrive certaines fois à visiter à Alice, pour le déjeuner ou pour aller la chercher quand les usines que je
visite sont dans la région de Gazipur. Mais aujourd'hui, elle va rentrer tard.
Le week end arrive. En auront nous vraiment un? La fois dernière il a fallu travailler Vendredi et Samedi.
J'irai bien faire du roller ou au cinéma... Ou bien encore faire une longue promenade dans les bois. Mais je sors soudain
de ma torpeur et me rappelle que nous sommes toujours à Dhaka, et que ce n'est pas possible.
Le week end dernier, Irina et moi sommes allés en reconnaissance dans le vieux Dhaka. Nous nous y sommes rendu en
CNG, ces bizarres petites coques roulantes. Les rues encombrées, pleines de boue, les odeurs d'urine, les gens qui nous
dévisagent...
Au détour d'une ruelle, nous apercevons un parc de verdure. Il s'agit d'un musée. Nous échappons aux senteurs qu'exhalent
les rues pour nous engager dans ce jardin luxuriant. Le musée est tout noir. Pas de lumière. Faut dire, avec les deux takhas
qu'on leur donne à l'entrée et le taux de fréquentation, ils ne peuvent peut être pas se payer l'électricité...
N'empêche, les Bangladais sont quand même nombreux. Enfin. Nous inspectons quelques vitrines à la lumière de nos téléphones
portables. La seule chose que je me souviens d'avoir vue c'est le crane énorme d'un éléphant et une armure à l'entrée.
Sortis, je me rend compte des regards lubriques des passants et prie Irina de s'acheter un châle au lieu d'exhiber le
haut de son cou.
Nous finissons par rentrer.
Le temps est de plus en plus lourd. Plus frais quand il pleut mais très humide. Certaines parties de la maison sentent
le moisi, et des champignons se forment sur des sacs, tissus.
Désormais équipé d'un chauffeur pour visiter les usines, je commence à avoir l'air plus sérieux lors de mes tournées.
Les trajets occupent une part importante de mon temps de travail. Minimum 4 heures par jour sur la route.
Je passe le reste du temps à inspecter les productions, faire le tour des usines en palpant des pièces, refuser
le thé qu'on m'offre tout les quarts d'heure, m'assoir (please sit down boss)...
C'est génial. Ne le dites à personnes, mais j'ai un entretien ce soir pour un autre boulot.
J'arrive certaines fois à visiter à Alice, pour le déjeuner ou pour aller la chercher quand les usines que je
visite sont dans la région de Gazipur. Mais aujourd'hui, elle va rentrer tard.
Le week end arrive. En auront nous vraiment un? La fois dernière il a fallu travailler Vendredi et Samedi.
J'irai bien faire du roller ou au cinéma... Ou bien encore faire une longue promenade dans les bois. Mais je sors soudain
de ma torpeur et me rappelle que nous sommes toujours à Dhaka, et que ce n'est pas possible.
Le week end dernier, Irina et moi sommes allés en reconnaissance dans le vieux Dhaka. Nous nous y sommes rendu en
CNG, ces bizarres petites coques roulantes. Les rues encombrées, pleines de boue, les odeurs d'urine, les gens qui nous
dévisagent...
Au détour d'une ruelle, nous apercevons un parc de verdure. Il s'agit d'un musée. Nous échappons aux senteurs qu'exhalent
les rues pour nous engager dans ce jardin luxuriant. Le musée est tout noir. Pas de lumière. Faut dire, avec les deux takhas
qu'on leur donne à l'entrée et le taux de fréquentation, ils ne peuvent peut être pas se payer l'électricité...
N'empêche, les Bangladais sont quand même nombreux. Enfin. Nous inspectons quelques vitrines à la lumière de nos téléphones
portables. La seule chose que je me souviens d'avoir vue c'est le crane énorme d'un éléphant et une armure à l'entrée.
Sortis, je me rend compte des regards lubriques des passants et prie Irina de s'acheter un châle au lieu d'exhiber le
haut de son cou.
Nous finissons par rentrer.
Le temps est de plus en plus lourd. Plus frais quand il pleut mais très humide. Certaines parties de la maison sentent
le moisi, et des champignons se forment sur des sacs, tissus.
Désormais équipé d'un chauffeur pour visiter les usines, je commence à avoir l'air plus sérieux lors de mes tournées.
Les trajets occupent une part importante de mon temps de travail. Minimum 4 heures par jour sur la route.
Je passe le reste du temps à inspecter les productions, faire le tour des usines en palpant des pièces, refuser
le thé qu'on m'offre tout les quarts d'heure, m'assoir (please sit down boss)...
C'est génial. Ne le dites à personnes, mais j'ai un entretien ce soir pour un autre boulot.
lundi 30 juin 2008
Un dîner avec des acheteurs, ou comment trouver le juste milieu entre vie professionnelle et personnelle
Les journées passent vite lorsqu'elles sont bien remplies... Levés à 6h30, rentrés à 21h, nous n'avons pas le temps de nous ennuyer ici.
Alors qu'Alice décolle à 7h30, je profite de la fraîcheur matinale pour souffler quelques notes, avant que mon collègue Claude, également récemment embauché dans le textile, ne passe me prendre avec notre chauffeur.
Arrivé au head office, dans le quartier de Banani à quelques 10 mn de Gulshan 2 (ce sont de vrais noms, ne vous méprenez pas !) nous manageons nos qc, faisons le point sur les productions en cours puis partons pour les usines. J'ai désormais une voiture et un chauffeur attitré qui répond au doux nom de Zakir. C'est bien pratique et je profite des longs trajets (3 à 5 heures de bagnole quotidiennement) pour apprendre des solos de jazz (toujours gràce à mon sonic hérisson mp3 surround xyz).
De temps en temps, les acheteurs nous honorent de leur visite. Il y a quelques jours, je me retrouve convié à dîner au Club International avec deux jeunes acheteuses envoyées par une enseigne dont je taierais le nom.
Hélas, trois fois hélas, mes blagues font mouche, les visages s'égaient, les rires fusent... A la fois encouragé et gêné d'être si drôle, je finis par me rendre compte que l'on ri de moi. Spontanéité, sincère intérêt pour ses interlocuteurs, franchise, sont bien entendu des qualités critiques à proscrire absolument lors de rencontre avec les acheteurs, qui préfèrent s'emmerder, serrer les fesses et tirer la gueule...
Dans quel monde vivons-nous ? Je vous le demande...
Alors qu'Alice décolle à 7h30, je profite de la fraîcheur matinale pour souffler quelques notes, avant que mon collègue Claude, également récemment embauché dans le textile, ne passe me prendre avec notre chauffeur.
Arrivé au head office, dans le quartier de Banani à quelques 10 mn de Gulshan 2 (ce sont de vrais noms, ne vous méprenez pas !) nous manageons nos qc, faisons le point sur les productions en cours puis partons pour les usines. J'ai désormais une voiture et un chauffeur attitré qui répond au doux nom de Zakir. C'est bien pratique et je profite des longs trajets (3 à 5 heures de bagnole quotidiennement) pour apprendre des solos de jazz (toujours gràce à mon sonic hérisson mp3 surround xyz).
De temps en temps, les acheteurs nous honorent de leur visite. Il y a quelques jours, je me retrouve convié à dîner au Club International avec deux jeunes acheteuses envoyées par une enseigne dont je taierais le nom.
Hélas, trois fois hélas, mes blagues font mouche, les visages s'égaient, les rires fusent... A la fois encouragé et gêné d'être si drôle, je finis par me rendre compte que l'on ri de moi. Spontanéité, sincère intérêt pour ses interlocuteurs, franchise, sont bien entendu des qualités critiques à proscrire absolument lors de rencontre avec les acheteurs, qui préfèrent s'emmerder, serrer les fesses et tirer la gueule...
Dans quel monde vivons-nous ? Je vous le demande...
Du RRRiz
Frères et soeurs,
Comment se passe la vie en France?
La mousson commence réellement à se faire sentir à Dhaka... Aujourd'dhui par exemple, il pleut fort et longtemps. Le lac face notre immeuble a pris quelques mètres et les rues sont innondées.
Gràce à mon téléphone sonic-hérisson 722 XY quicksplot surround, et aux fonctionnalités révolutionnaires du web 2.0, je vous offre quelques vidéos.
La scène se passe dans un resto Bangla avec un de mes QC, Al Mamun. Vous y verrez comment on se tient à table avec classe au Bangladesh !
Comment se passe la vie en France?
La mousson commence réellement à se faire sentir à Dhaka... Aujourd'dhui par exemple, il pleut fort et longtemps. Le lac face notre immeuble a pris quelques mètres et les rues sont innondées.
Gràce à mon téléphone sonic-hérisson 722 XY quicksplot surround, et aux fonctionnalités révolutionnaires du web 2.0, je vous offre quelques vidéos.
La scène se passe dans un resto Bangla avec un de mes QC, Al Mamun. Vous y verrez comment on se tient à table avec classe au Bangladesh !
lundi 16 juin 2008
Back to the roots
Amis de la poésie, de l’amour et de la franche camaraderie ;
Comme vous le savez déjà tous, Alice et moi nous sommes mutuellement passés la corde au cou voilà maintenant une semaine. Si vous n’étiez pas avec nous le 31 mai à Plougrescant-les-bains, je pense pouvoir vous dire sans exagération aucune que vous avez loupé quelque chose, mais alors, bien.
C’est d’ailleurs avec émotion et sans retenue que nous remercions de tout cœur nos parents, et familles qui ont fait preuve de génie et qui se sont donnés corps et âme dans l’organisation d’une fête à tout casser, mais aussi tous les convives qui nous ont honoré de leur présence.
Après avoir laissé place nette à Plougrescant, récupération in extremis de nos visas (n’accordez jamais votre confiance à des banglas), nous avons ; oh merveille ! ; pu prendre ensemble l’avion pour Dhaka City. Le voyage fut long et rude, prémices de notre expatriation.
Nous fumes, fulminants, au contact de gosses Bangladais, mal élevés, cela va de soit, criant, hurlant, trépignant pendant les 12 heures du voyage. En fait, il n’y avait qu’une petite fille de trois ans. Mais ça suffisait. Voulait pas se tenir tranquille la mioche…
Nous atterrîmes donc de nuit et regagnâmes avec plaisir notre luxueux pied à terre. Après une journée de repos bien méritée, nous avons immédiatement repris nos fonctions respectives…
Il est vrais, lecteurs, que vous n’êtres pas tous au courant, mais il semble que j’ai bel et bien trouvé un nouveau métier. Alors qu’Alice produit des étiquettes pour le textile, me voilà désormais dans la même branche : manager du contrôle qualité dans un bureau d’achat.
Si vous ne le savez pas encore, laissez moi vous dire que le secteur du textile pourvoit des métiers ingrats, chronophages et extrêmement stressants.
En quelques mots, la tâche qui m’incombe est d’assurer le suivi en ligne de la production chez nos différentes usines partenaires, gérer les contrôleurs qualité de la boite ; des banglas qu’il faut surveiller de près et les dispatcher dans les dites usines, faire des inspections finales (Voyager d’usine en usine pour aller regarder des pulls sous toutes les coutures afin de déterminer si ou peut ou pas les envoyer sans risquer de froisser l’acheteur).
Les producteurs de fil, usines, bureaux d’achat et le client final (la grande distribution, of course) se mangent chacun leur marge sur le dos les uns les autres.
Autant vous dire que le côté humain et éthique et pour ainsi dire absent de ce métier.
Un aspect très intéressant de la culture asiatique est le rapport à la hiérarchie. Encore marqués par le système Indien des castes, les bangladais sont ce qu’on appelle communément chez nous de véritable suce-boules (lèche cul si vous préférez) envers leurs supérieur. De l’autre côté, les supérieurs ignorent magnifiquement les petites mains qui leur cirent les pompes toute la journée. Lorsqu’on est blanc, on appartient naturellement à la race des boss. Il s’agit donc d’arriver à prendre un air à la fois important, dégagé et dédaigneux, ce qui n’est pas chose facile lorsqu’on a appris que tout le monde est égal devant dieu et que les hommes sont tous des frères. C’est encore plus dur lorsqu’on est profondément gentil, et que le portier s’y connaît plus en pulls que vous. Sourire, se montrer prévenant et attentionné, surtout envers les ouvriers et une marque de faiblesse et de bêtise.
Ainsi donc, je m’applique à passer d’usine en usine avec un air connaisseur, et à refouler mon bon caractère. En tant que boss, Alice a très bien compris que c’est en haussant le ton que les ordres passaient le mieux, et laissez-moi vous dire qu’elle acquiert à une vitesse grand V les compétences managériales locales. (D’ailleurs, je trouve qu’elle devrait être augmentée).
Alors qu’il y a une dizaine d’année au début de l’activité textile, le Bangladesh était un véritable Eldorado, les conditions se durcissent, notamment en ce moment où l’industrie connaît une pénurie d’ouvriers (ils se mettent tous en vacances) et où le prix du pétrole (et donc du fil) augmente…
Ceci dit, je pense que l’industrie textile a encore des jours heureux devant elle au Bangladesh…
Sur ce, bonsoir et à bientôt !
Comme vous le savez déjà tous, Alice et moi nous sommes mutuellement passés la corde au cou voilà maintenant une semaine. Si vous n’étiez pas avec nous le 31 mai à Plougrescant-les-bains, je pense pouvoir vous dire sans exagération aucune que vous avez loupé quelque chose, mais alors, bien.
C’est d’ailleurs avec émotion et sans retenue que nous remercions de tout cœur nos parents, et familles qui ont fait preuve de génie et qui se sont donnés corps et âme dans l’organisation d’une fête à tout casser, mais aussi tous les convives qui nous ont honoré de leur présence.
Après avoir laissé place nette à Plougrescant, récupération in extremis de nos visas (n’accordez jamais votre confiance à des banglas), nous avons ; oh merveille ! ; pu prendre ensemble l’avion pour Dhaka City. Le voyage fut long et rude, prémices de notre expatriation.
Nous fumes, fulminants, au contact de gosses Bangladais, mal élevés, cela va de soit, criant, hurlant, trépignant pendant les 12 heures du voyage. En fait, il n’y avait qu’une petite fille de trois ans. Mais ça suffisait. Voulait pas se tenir tranquille la mioche…
Nous atterrîmes donc de nuit et regagnâmes avec plaisir notre luxueux pied à terre. Après une journée de repos bien méritée, nous avons immédiatement repris nos fonctions respectives…
Il est vrais, lecteurs, que vous n’êtres pas tous au courant, mais il semble que j’ai bel et bien trouvé un nouveau métier. Alors qu’Alice produit des étiquettes pour le textile, me voilà désormais dans la même branche : manager du contrôle qualité dans un bureau d’achat.
Si vous ne le savez pas encore, laissez moi vous dire que le secteur du textile pourvoit des métiers ingrats, chronophages et extrêmement stressants.
En quelques mots, la tâche qui m’incombe est d’assurer le suivi en ligne de la production chez nos différentes usines partenaires, gérer les contrôleurs qualité de la boite ; des banglas qu’il faut surveiller de près et les dispatcher dans les dites usines, faire des inspections finales (Voyager d’usine en usine pour aller regarder des pulls sous toutes les coutures afin de déterminer si ou peut ou pas les envoyer sans risquer de froisser l’acheteur).
Les producteurs de fil, usines, bureaux d’achat et le client final (la grande distribution, of course) se mangent chacun leur marge sur le dos les uns les autres.
Autant vous dire que le côté humain et éthique et pour ainsi dire absent de ce métier.
Un aspect très intéressant de la culture asiatique est le rapport à la hiérarchie. Encore marqués par le système Indien des castes, les bangladais sont ce qu’on appelle communément chez nous de véritable suce-boules (lèche cul si vous préférez) envers leurs supérieur. De l’autre côté, les supérieurs ignorent magnifiquement les petites mains qui leur cirent les pompes toute la journée. Lorsqu’on est blanc, on appartient naturellement à la race des boss. Il s’agit donc d’arriver à prendre un air à la fois important, dégagé et dédaigneux, ce qui n’est pas chose facile lorsqu’on a appris que tout le monde est égal devant dieu et que les hommes sont tous des frères. C’est encore plus dur lorsqu’on est profondément gentil, et que le portier s’y connaît plus en pulls que vous. Sourire, se montrer prévenant et attentionné, surtout envers les ouvriers et une marque de faiblesse et de bêtise.
Ainsi donc, je m’applique à passer d’usine en usine avec un air connaisseur, et à refouler mon bon caractère. En tant que boss, Alice a très bien compris que c’est en haussant le ton que les ordres passaient le mieux, et laissez-moi vous dire qu’elle acquiert à une vitesse grand V les compétences managériales locales. (D’ailleurs, je trouve qu’elle devrait être augmentée).
Alors qu’il y a une dizaine d’année au début de l’activité textile, le Bangladesh était un véritable Eldorado, les conditions se durcissent, notamment en ce moment où l’industrie connaît une pénurie d’ouvriers (ils se mettent tous en vacances) et où le prix du pétrole (et donc du fil) augmente…
Ceci dit, je pense que l’industrie textile a encore des jours heureux devant elle au Bangladesh…
Sur ce, bonsoir et à bientôt !
lundi 5 mai 2008
Malaise en Malaysie
Chers lecteurs, J’ai reçu mercredi dernier de la part du commandement suprême un message urgent : « Trouve des billets d’avion, Mon Visa exige que je ne fasse que des séjours de 90 jours consécutifs au Bangladesh, il faut faire une escapade hors du pays, débrouille-toi pour trouver un endroit sympa, week end de quatre jours –stop. »
Trouver des billets d’avion pour un pays sympa pour ce week end… Facile me diriez-vous… Avec Internet, de nos jours, on trouve ce genre de choses comme des petits pains. Eh bien, satanés yankees, vous répondrais-je, Détrompez-vous, au Bangladesh on en est encore au Risckshaw, et après plusieurs recherches, impossible de trouver quoi que ce soit sur la toile.
Le lendemain, après avoir demandé de plus amples informations à Irina, notamment le pays de destination qui lui conviendrait le mieux, je me dirige vers un endroit de Dhaka ou il me semble avoir aperçu une agence de voyage. Je tombe sur une bande de bras cassés qui mettent une heure à comprendre ma requête, dans des bureaux ou qu’on aurait dit qu’il y avait un aspirateur géant dans la pièce à côté tellement ça faisait de bruit…
Plus tard, un type un peu plus intéressé que ses collègues finit par m’orienter ailleurs en m’expliquant qu’ici, on ne peut réserver que les vols Corean Airlines. Soit ! Je m’y rend, et, oh surprise, un bureau qui ressemble plus à une agence de voyage ; bon, il y a quand même deux types qui jouent du marteau sur l’air conditionné, mais c’est plus supportable que l’aspirateur géant ;
Ou aller ?
Kathmandu au Népal ? Pas de vols aux bonnes heures… L’inde ? Il faut un Visa. La Malaysie ? Tiens pourquoi pas après tout, allez hop, allons en Malaysie. Je réserve donc un vol pour Kuala Lumpur…
Le soir même nous quittons notre fief pour l’aéroport.
Arrivée à Kuala Lumpur…
Irina et moi sommes sur nos gardes, le Bangladesh nous a appris à être méfiants… Après avoir acheté le guide du fameux lonely planet, nous nous dirigeons vers la sortie… Un chauffeur de teksi * en Malaysien dans le texte nous alpague… Habitués au Bangladesh, Irina et moi sursautons, hurlons NON ! Et partons en courant nous cacher derrière un tronc d’arbre.
Nous observons discrètement les environs pour nous rendre compte qu’en fait, rien n’est comme au Bangladesh ici : Les gens parlent assez bien anglais, l’aéroport est plutôt du genre encore mieux que Charles Degaulle avec des boutiques Hermès et Channel en veux tu en voilà, les chauffeur de Teksi n’ont pas l’air prêts à vous écharper si vous déclinez, ils ne poursuivent pas les Européens...
Vous l’avez compris, la Malaysie est aisée : C’est un de ces dragons asiatiques qui a su se tailler sa part du gâteau dans la jungle capitaliste du système économique mondial, et qui en a repris plus souvent qu’à son tour, d’où un embonpoint qui tranche avec l’aridité du Bangladesh… Soit, nous évoluons donc dans Kuala Lumpur, entre les Mac donalds, les seven eleven, les burgers kings et tout tas d’autres boutiques locales…
Quand je vous disais dans l’article précédent que le Bangladesh aimait la finesse des pizza huts et des KFC, je parlait de l’élite : une infime partie de la population qui a de l’oseille… D’ailleurs, il y’a bien peu d’enseignes, pour tout vous dire, il n’y a même pas de mc donald au Bangladesh… En fait, rien à voir avec la Malaysie, et autres pays asiatiques plus « développés ».
La Malaysie est une terre de contraste ou un mélange culturel asiatique a eu lieu : Chinois, Indiens, héritiers des peuples locaux… Il y a tout un tas de monde qui se goberge, et Irina et moi nous fondons sans encombre dans la masse… A peine arrivés, nous prenons un ticket de bus pour joindre l’île de Pulau Pangkor, ou il apparaît qu’on a aperçut la trace de l’inspecteur gadget, du docteur yes et de Mickey qui fomentent un coup d’état. Le bus part dans quatre heures.
En attendant, nous expédions notre matinée à débusquer des indics à Kuala Lumpur : Nous nous mêlons discrètement à une manifestation anticapitalistes d’environ cinq personnes (probablement à la recherche du reste du groupe), tiens ! des caméras télé interviewent des types à t shirts rouges avec des points levés dessus, oh ! Une barricade de flics, comme en France…
Le sergent Garcia et ses hommes se ruent sauvagement sur une horde de manifestants
On s’approche… L’ambiance est plutôt bon enfant, et on se croit plus à Disney Land qu’à Villiers le Bel, rassurez-vous… Nous poussons vers China Town… Le lonely planet parle d’effervescence, de palpitation du quartier… Irina et moi rigolons bien en pensant que les rédacteurs du guide n’ont pas la même notion de l’effervescence que nous, Bangladais confirmés…
L’heure tourne… D’infâmes touristes blancs et tatoués surgissent de diverses ruelles et se dirigent avec un air de connivence vers les échoppes des marchands, un restauran* en malaysien dans le texte Chinois essaye de nous empoisonner avec des trucs trop gras et pas bons…
Il est temps de quitter la ville, nous nous faufilons parmi la foule qui s’est épaissie jusqu’à la gare de bus et sautons dans l’Ekspress* En malaysien dans le texte. Un voyage de Quatre heures nous emmène à Lumut, d’où nous prenons un ferry pour rejoindre en trente minutes ladite île de Pulau Pangkor. Peu d’Européens sur le ferry, nous devons être sur la bonne voie. Des touristes, certes, mais locaux.
Arrivée sur l’île, un taxi nous emmène vers une chambre que l’on a réservée depuis Lumut avant de prendre le ferry… Nous flairons l’embrouille : chambre chère, trop chère, et sale… Irina commence à protester violement, mais je la retiens, « du calme Irina, vous allez nous faire repérer, nous écrirons un rapport à Scotland Yard plus tard, rappelez vous que le monde est en danger ». Je l’emmène plutôt se baigner sur la plage de rêve d’en face… Les touristes locaux s’ébattent joyeusement, l’eau est bonne, l’air est calme… Tout va bien, personne ne semble nous avoir repérés.
Le lendemain, après avoir changé de crèmerie, nous partons inspecter l’île à scooter. On a fait le tour de cette charmante île en 1 heure et demi, on s’arrête pour vérifier avec plus d’attention les plages, qui recèlent de caches… En vain, aucune trace de complot…
Après le déjeuner une idée nous vient : Mais c’est bien sûr, ils doivent avoir une base sous marine ! Nous demandons alors à un autochtone de nous emmener faire de la plongée. Pas de problème qu’il nous dit, prenez un gilet, un masque et un tuba et c’est parti…
Nous rejoignons l’île en face. Faire de la plongée… Il paraît que les fonds sont splendides… Nous allons nous retrouver face à dame nature, dans l’immensité et le calme de l’océan…
Hélas, au détour d’un récif, une marée de gilets orange apparaît… Le guide balance trois miettes de pains qui font apparaître les poissons du « monde de nemo » : « là c’est le périmètre de plongée, moi je me casse, il y a d’autres clients… je reviens vous chercher dans une, deux heures ? »
Irina, qui a déjà réussit à harponner huit sacs plastiques le reprend : quarante cinq minutes feront l’affaire…
Nous découvrons plus amplement les lieux : aucune trace de base sous marine ni d’inspecteur gadget… Un troupeau de bêtes touristes avec leurs gosses en train de s’ébattre entre les sacs plastiques, les bateaux à moteurs et les poissons (ça, des poissons il y en a). Et puis ça sert à quoi un gilet pour faire de la plongée, vous pouvez m’expliquer vous ?
Irina et moi sortons discrètement du périmètre et contournons l’îlot… Super, des coraux morts, trois anémones qui se battent en duels, l’eau est toute trouble… Et puis les poissons, on les aime bien au village, mais il n y a pas grand-chose à en tirer. Au bout de dix minutes, nous apercevons notre guide qui amène d’autres naïfs engraisseurs de guides, nous le retenons et quittons sans tarder cet endroit stupide en riant encore de notre méprise.
Broucouilles, comme on dit dans le métier, nous décidons de quitter l’île dés le lendemain pour les « Cameron Highlands » collines Malaysiennes où l’on cultive le thé.
Jack et Irina s'accordent un moment de détente bien mérité
Ferry, bus, Teksi, nous voilà à tana ratha, station touristique réputée (plus que Pulau Pangkor). Après s’être sommairement installés dans une guest house, nous partons dans la jungle à la recherche de l’infâme Mickey Mouse… Au bout de quelques minutes de marches, c’est le drame : une courroie de la sandale d’Irina (Ben oui, pourquoi, fallait prendre des chaussures de marches ? ah oui, bon.) lâche soudainement… ça me rappelle le temps où j’étais au Vietnam… Bill, blessé, un trou de balle dans son slip, les rouges à notre poursuite… J’avais dû lui prêter le mien, au mépris de ma propre hygiène, afin que nous puissions fuir… La vie est une suite de dilemmes… Faire le bon choix, laisser une chance à Irina… Le cri d’un singe mangeur d’homme retenti… Il faut continuer, je lui passe mes sandales brésiliennes et continue pieds nus. Nous croisons des randonneurs bien équipés jusqu’à un croisement… Quel chemin prendre ? A l’écoute de notre cœur, nous continuons sur une piste escarpée sur laquelle on ne rencontre plus personne… Incroyable spectacle que la jungle malaysienne : profusion de la nature, véritable orgie de verdure proliférant dans un sol spongieux et constamment humide… Nous finissons par faire demi tour après une heure passée seuls sur ce chemin, faute de carte et de boussole…
Le lendemain, nous partons visiter les plantations de thé… En revenant de notre équipée, nous interpellons un quidam : « Ou se trouve la station de bus » Par là nous dit-il. Il s’agit en fait d’un chauffeur de bus (privé). Il nous propose de nous mêler aux touristes pour l’instant encore absents et de rentrer avec eux, du moins, c’est ce que nous comprenons… Pourquoi pas… Mais après avoir attendu une heure que les schleus se décident à embarquer, les voilà qui se mettent à tirer de drôles de tronche, en nous apercevant planqués à l’arrière de leur bus… « Tachez de prendre un air dégagé ! » Dis-je à Irina… Mais c’est peine perdue, le drame finit par éclater… Le guide prend les choses en main et nous vire finalement comme des malpropres… Rouges de honte et de dépit, nous finissons par rentrer en stop, puis en Teksi… L’amabilité des malaysiens nous réconcilie avec le genre humain et Irina retrouve le sourire autour d’une fondue chinoise…
Nous repartons dans le début de l’après midi, un Teksi nous reconduit à Kuala Lumpur…
La Malaysie nous laisse une empreinte particulière… D’abord, la satisfaction d’avoir mené notre mission de main de maître… Puis la beauté des paysages et l’amabilité des peuplades locales… L’omniprésence de la consommation de masse aussi, dans cette société américanisée à souhait, qui subit avec une satisfaction gourmande le développement économique libéral… Mais je retiens surtout les moments d’aventure inoubliables passés en compagnie de la belle Irina, fidèle compagne des missions les plus dangereuses, femme d’action que rien n’effraie…
Nous retrouvons avec satisfaction notre cher Bangladesh ou un aller simple en taxi depuis l’aéroport est plus intense, plus trépidant et plus moite qu’une expédition dans la jungle en Malaysie…
Libellés :
cameron highlands,
Kuala Lumpur,
Malaysie,
pulau pangkor
samedi 26 avril 2008
En musique, s'il vous plaît
Chers Lecteurs,
Bien qu'aucun fait vraiment marquant n'ait eu lieu, je prends la peine de vous donner quelques nouvelles, malgré mon manque d'envie d'écrire ce matin, je suis mal réveillé... Enfin. La semaine s'est déroulée sans grand évènement, mis à part certaines réponses positives d'entreprises désireuses de me rencontrer, et la rencontre de Paco.
Alice l'a rencontré avant mon arrivée. Cet espagnol fort sympathique de 38 ans est ici depuis un an et demi et travaille devinez ou ! Mais oui, dans le textile. Non content d'être country manager, il est de surcroit musicien, plus exactement, pianiste et bassiste... Nous nous retrouvons donc au nordic club*
*Club: lieu vous conférant contre un forfait annuel doublé d'un abonnement mensuel le statut de membre, qui vous permet de profiter à discrétion des facilités offertes par la maison : Tennis, ping pong, jokary, pictionnary, piscine, bar*, restaurant*... (*consommations réglables sur votre note ou sur place) et de rencontrer un tas d'autres Européens. Il faut être membre ou invité par un membre pour pouvoir y entrer. Il est également possible, d'après Alice, d'usurper l'idendité d'un membre. Il est à noter que nous n'avons pas encore vérifié si le mécanisme de la note fonctionnait dans ce cas.
Paco et moi décidons alors de jouer ensemble et de former un groupe. Il est d'après Paco peu aisé de rencontrer des musiciens ici... Ceux-ci dédient leur talent à des groupes de variété locale afin de subsister, et ne sont d'après mes sources guère intéressants (il est vrai que j'en ai déjà aperçu lors du pique nique auquel l'opulent mr Szia m'avait invité le jour de mon arrivée, et que je n'avais pas été très ému de cette découverte)
En fait, depuis un an et demi et des recherches aussi vaines qu'harrassantes, Paco n'a encore jamais rencontré de vrais musiciens locaux. Néanmoins, trois jazzmen se partagent la ville: Saad (anglo-bangladais) au piano, lui même jouant avec un saxophoniste le duo étant aux dires de Paco très bon, et puis il y a paco et moi.
Soit dit en passant, nous sommes allés avant hier à l'hôtel west in (un des plus chics de la ville, dans lequel on peut dîner), et nous avons assisté à un concert dont je vais vous conter la teneur :
Le summum du kitch et du mauvais goût. Affreux, navrant, je fus partagé lors de cette expérience entre le fou rire et le désespoir le plus noir.
Imaginez la scène : trois demoiselles originaires d'Asie de l'Est, un peu à l'étroit dans leurs costumes des grands soirs, des robes chatoyantes de dorures or et argent ; leur comparse, ingénieur du son plus que musicien, exhibant sa chevelure d'un aspect brillant et visqueux aux éclats de pourpre, vêtu tel le prince des galeries d'Euralille campé devant son synthétiseur, envoyant avec une logique implacable les boucles musicales devant permettre à Charibde, Scylla et Gargamelle d'exprimer leur misère artistique...
Un répertoire éclectique digne des plus grandes voix occidentales... Sinatra, U2, the cranberries, tegan & sarah, paul et natacha, Quick & Flupke... et j'en passe... Tous les grands succès de l'occident étaient là, portés par une sérénade de... Etaient-ce des notes? ... par la magie du synthétiseur... merveilleuse invention que le sampleur nous faisant revivre avec autant de cachet la magie des big bands des années 40, la fièvre des groupes de pop des années 90 en passant par les plus belles symphonies de l'époque néandertale...
Et nos trois princesses antiques, dont les mélopées homériques vous transportent sur la terrasse, bien au fond, se livrant à des chorégraphies que je ne pourrais qualifier... Un spectacle désolant. Et un public pourtant! Un dixaine de clients du West-in, les marins d'Ulysses face aux sirènes, abrutis de Whiskey, digérant avec difficulté au fond des fauteuils du bar. Certains allant même jusqu'à taper du pied... Etait-ce la magie de la musique qui les retenait ici? Ou bien était-ce encore la pudeur Bangladaise qui leur avait fait oublier comment les femmes sont faîtes et redécouvraient-ils ce soir, voyageurs esseulés, la beauté du corps féminin à travers le strass, les paillettes et les bourrelets de nos trois Chinoises ? Pauvres âmes en dérive...
Je dois vous avouer lecteurs, que je n'ai pas la réponse à toutes ces question, mais ce récit m'a délivré d'un certain poids... Le spectacle traumatisant dont j'ai été victime pendant presque dix minutes, devant quitter le fond de la terrasse, attendant Alice avant de quitter les lieux... C'est peut être pour ça que j'ai mal dormi... Il est mauvais de garder en soit pareils souvenirs...
Pourquoi tant de mauvais goût? Je crois avoir une partie de la réponse. Ici, tout ce qui sonne ou brille à l'occidentale prend tout de suite beaucoup d'allure. Au lieu de promouvoir leur culture, qui est riche et chargée d'histoire autant que les autres, les Bangladais adulent le Kentucky fried chicken, les supermarché, les maggi noodles... Ceci est pour eux la culture occidentale... Telle qu'elle leur est apportée par les voyageurs qu'ils rencontrent ou bien par les ondes Hertziennes... C'est donc leur image du goût, de la classe, du luxe enfin...
Et bien entendu, il est bien plus huppé et plus onéreux aussi d'aller faire ses courses au supermarché plutôt que chez l'épicier du coin de la rue qui est plus près de chez vous...
En musique, le résultat est troublant : odieux compromis mêlant la quintessence nullifesciente de chaque culture...
Bien qu'aucun fait vraiment marquant n'ait eu lieu, je prends la peine de vous donner quelques nouvelles, malgré mon manque d'envie d'écrire ce matin, je suis mal réveillé... Enfin. La semaine s'est déroulée sans grand évènement, mis à part certaines réponses positives d'entreprises désireuses de me rencontrer, et la rencontre de Paco.
Alice l'a rencontré avant mon arrivée. Cet espagnol fort sympathique de 38 ans est ici depuis un an et demi et travaille devinez ou ! Mais oui, dans le textile. Non content d'être country manager, il est de surcroit musicien, plus exactement, pianiste et bassiste... Nous nous retrouvons donc au nordic club*
*Club: lieu vous conférant contre un forfait annuel doublé d'un abonnement mensuel le statut de membre, qui vous permet de profiter à discrétion des facilités offertes par la maison : Tennis, ping pong, jokary, pictionnary, piscine, bar*, restaurant*... (*consommations réglables sur votre note ou sur place) et de rencontrer un tas d'autres Européens. Il faut être membre ou invité par un membre pour pouvoir y entrer. Il est également possible, d'après Alice, d'usurper l'idendité d'un membre. Il est à noter que nous n'avons pas encore vérifié si le mécanisme de la note fonctionnait dans ce cas.
Paco et moi décidons alors de jouer ensemble et de former un groupe. Il est d'après Paco peu aisé de rencontrer des musiciens ici... Ceux-ci dédient leur talent à des groupes de variété locale afin de subsister, et ne sont d'après mes sources guère intéressants (il est vrai que j'en ai déjà aperçu lors du pique nique auquel l'opulent mr Szia m'avait invité le jour de mon arrivée, et que je n'avais pas été très ému de cette découverte)
En fait, depuis un an et demi et des recherches aussi vaines qu'harrassantes, Paco n'a encore jamais rencontré de vrais musiciens locaux. Néanmoins, trois jazzmen se partagent la ville: Saad (anglo-bangladais) au piano, lui même jouant avec un saxophoniste le duo étant aux dires de Paco très bon, et puis il y a paco et moi.
Soit dit en passant, nous sommes allés avant hier à l'hôtel west in (un des plus chics de la ville, dans lequel on peut dîner), et nous avons assisté à un concert dont je vais vous conter la teneur :
Le summum du kitch et du mauvais goût. Affreux, navrant, je fus partagé lors de cette expérience entre le fou rire et le désespoir le plus noir.
Imaginez la scène : trois demoiselles originaires d'Asie de l'Est, un peu à l'étroit dans leurs costumes des grands soirs, des robes chatoyantes de dorures or et argent ; leur comparse, ingénieur du son plus que musicien, exhibant sa chevelure d'un aspect brillant et visqueux aux éclats de pourpre, vêtu tel le prince des galeries d'Euralille campé devant son synthétiseur, envoyant avec une logique implacable les boucles musicales devant permettre à Charibde, Scylla et Gargamelle d'exprimer leur misère artistique...
Un répertoire éclectique digne des plus grandes voix occidentales... Sinatra, U2, the cranberries, tegan & sarah, paul et natacha, Quick & Flupke... et j'en passe... Tous les grands succès de l'occident étaient là, portés par une sérénade de... Etaient-ce des notes? ... par la magie du synthétiseur... merveilleuse invention que le sampleur nous faisant revivre avec autant de cachet la magie des big bands des années 40, la fièvre des groupes de pop des années 90 en passant par les plus belles symphonies de l'époque néandertale...
Et nos trois princesses antiques, dont les mélopées homériques vous transportent sur la terrasse, bien au fond, se livrant à des chorégraphies que je ne pourrais qualifier... Un spectacle désolant. Et un public pourtant! Un dixaine de clients du West-in, les marins d'Ulysses face aux sirènes, abrutis de Whiskey, digérant avec difficulté au fond des fauteuils du bar. Certains allant même jusqu'à taper du pied... Etait-ce la magie de la musique qui les retenait ici? Ou bien était-ce encore la pudeur Bangladaise qui leur avait fait oublier comment les femmes sont faîtes et redécouvraient-ils ce soir, voyageurs esseulés, la beauté du corps féminin à travers le strass, les paillettes et les bourrelets de nos trois Chinoises ? Pauvres âmes en dérive...
Je dois vous avouer lecteurs, que je n'ai pas la réponse à toutes ces question, mais ce récit m'a délivré d'un certain poids... Le spectacle traumatisant dont j'ai été victime pendant presque dix minutes, devant quitter le fond de la terrasse, attendant Alice avant de quitter les lieux... C'est peut être pour ça que j'ai mal dormi... Il est mauvais de garder en soit pareils souvenirs...
Pourquoi tant de mauvais goût? Je crois avoir une partie de la réponse. Ici, tout ce qui sonne ou brille à l'occidentale prend tout de suite beaucoup d'allure. Au lieu de promouvoir leur culture, qui est riche et chargée d'histoire autant que les autres, les Bangladais adulent le Kentucky fried chicken, les supermarché, les maggi noodles... Ceci est pour eux la culture occidentale... Telle qu'elle leur est apportée par les voyageurs qu'ils rencontrent ou bien par les ondes Hertziennes... C'est donc leur image du goût, de la classe, du luxe enfin...
Et bien entendu, il est bien plus huppé et plus onéreux aussi d'aller faire ses courses au supermarché plutôt que chez l'épicier du coin de la rue qui est plus près de chez vous...
En musique, le résultat est troublant : odieux compromis mêlant la quintessence nullifesciente de chaque culture...
lundi 21 avril 2008
Et maintenant, qu'est ce qu'on fait?
Le lendemain, alors qu'il était prévu que je prenne le bus tôt pour y retourner (où, ben à l'usine, tiens, faut lire les articles dans l'ordre mon vieux) un des types m'appelle : "la situation n'est pas très bonne, tu ne viens pas aujourd'hui"
Qu'est ce que ça peut bien vouloir dire? Serait-il qu'ils aient trouvé que mon comportement n'était pas satisfaisant? Je ne crois pas, car on remet le rdv à lundi. Mais... Cher lecteur ai-je ou n'ai-je pas raison? Un stage tout de même, non payé, à mon âge, avec ma situation et mes responsabilités de chef de famille...
J'attends vos commentaires, mais je me suis dis qu'il était plus approprié de continuer à prendre le temps de chercher... Oui, même si je dois pour cela continuer à passer mes matinées en calebar devant Internet pendant que Cheela fait le ménage à côté! (Pour votre plus grand bonheur d'ailleurs, car cela me permet aussi de faire vivre ce blog).
Pas si évident, de trouver une situation. Mais, le tout est d'agir calmement, de ne pas se précipiter, de prendre le temps, de rester bien transparent...
Bon, sur ce, je vous laisse et vous souhaite une bonne semaine !
Je pense bien à vous depuis mon grand appartement, et je vous promet de publier sous peu des photos merveilleuses qui vous feront voyager vers des contrées exotiques, colorées, chaudes, très chaudes aaaah la clim!!! Cette chaleur, ça vous coupe les jambes, sans rire, il fait lourd, et puis encore trois mois comme ça... Mon Dieu, douce France... Heureusement, il y a le German club. Faut qu'on aille s'y inscrire... C'est pas donné, mais c'est le club en vogue du moment, tout le monde y va... piscine, tennis, bières... Bière... Bar... Lille... Copain... Et puis c'est si près.
Qu'est ce que ça peut bien vouloir dire? Serait-il qu'ils aient trouvé que mon comportement n'était pas satisfaisant? Je ne crois pas, car on remet le rdv à lundi. Mais... Cher lecteur ai-je ou n'ai-je pas raison? Un stage tout de même, non payé, à mon âge, avec ma situation et mes responsabilités de chef de famille...
J'attends vos commentaires, mais je me suis dis qu'il était plus approprié de continuer à prendre le temps de chercher... Oui, même si je dois pour cela continuer à passer mes matinées en calebar devant Internet pendant que Cheela fait le ménage à côté! (Pour votre plus grand bonheur d'ailleurs, car cela me permet aussi de faire vivre ce blog).
Pas si évident, de trouver une situation. Mais, le tout est d'agir calmement, de ne pas se précipiter, de prendre le temps, de rester bien transparent...
Bon, sur ce, je vous laisse et vous souhaite une bonne semaine !
Je pense bien à vous depuis mon grand appartement, et je vous promet de publier sous peu des photos merveilleuses qui vous feront voyager vers des contrées exotiques, colorées, chaudes, très chaudes aaaah la clim!!! Cette chaleur, ça vous coupe les jambes, sans rire, il fait lourd, et puis encore trois mois comme ça... Mon Dieu, douce France... Heureusement, il y a le German club. Faut qu'on aille s'y inscrire... C'est pas donné, mais c'est le club en vogue du moment, tout le monde y va... piscine, tennis, bières... Bière... Bar... Lille... Copain... Et puis c'est si près.
Une journée à l'usine
Le lendemain, Monir, jeune sous-chef d’usine, passe me prendre à domicile en minibus. On arrive sur place à 10 heures. Je rencontre Mister Nazrul, qui doit m’aider à comprendre la première étape de la production au département yarning (filage en français). En fait, le fil s’achète à des entreprises Bangladaises, chinoises, taiwanaises… Après, selon sa constitution, il doit ou non passer au département winding (mise en bobine du fil) puis au knitting (tricot). Des machines encore importées d’Asie permettent aux ouvriers de tricoter les pants des pulls : devant, derrière, les manches.
Après vérification, il faut assembler les parties (linking), couper les fils et affiner l’assemblage (mending), ajouter les accessoires (zipper, boutons) si nécessaire, laver (washing, bravo !), repasser (ironing), fignoler (finishing) et emballer (packing)… Entre chaque étape, il y a toujours une vérification du boulot accompli et une batterie de couturières assises par terre qui reprennent les défauts.
Je passe la journée avec Nazrul, qui ne parle malheureusement pas très bien anglais, pour ne pas dire pas du tout. Alors je mets mes fesses sur une chaise, je la ferme et je regarde. C’est une grande pièce, avec des ballots de bobines de fil un peu partout, et aussi dans la pièce d’à côté. C’est pas très très bien rangé dis donc, mais comment font-ils pour s’y retrouver ?
Le téléphone sonne souvent, nazrul ou un autre répond. Ils ont des classeurs, des crayons, des chaises, mais pas d’ordinateur. Tout se fait manuellement.
Et puis il y a des porteurs de fil, qui passent leurs journées à trimballer tout ça.
Le business du textile marche de telle façon qu’après avoir reçu les commandes de l’acheteur, le département merchandising doit toujours valider tout ce qui se passe à l’usine en envoyant des échantillons qui sont ou non approuvés avant de lancer la production. J’apprends que l’usine est chargée jusqu’à août. Comparée aux autres que j’ai vues, celle-ci semble bien moins moderne…
C’est drôle d’être ici, tout le monde me dévisage discrètement avec un air très intrigué. C’est comme si j’étais un nègre.
Dans les usines, il y a toujours des gardes en uniforme à l’entrée qui vous font des saluts à l’américaine quand vous entrez. Et puis aussi des hommes de main à la solde des gros bonnets. On peut les sonner, et ils vous apportent du thé, de l’eau, des fruits, des gâteaux, de cigarettes, et ça, c’est quand même génial!
Dans mon usine, les « gros bonnets » ont l’air assez jeunes. En fait, les Bangladais ont souvent l’air beaucoup plus jeunes que leur âge. Mais, les cadres qui dirigent l’usine ici ont pour la plupart entre 25 et 35 ans. Ils parlent mieux anglais, et je m’esquive souvent du département yarning pour aller m’envoyer un thé dans les bureaux ou l’air est conditionné. C’est pas que je veuille faire de la mauvaise volonté, mais j’apprends autant en posant des questions à des gens qui me comprennent qu’en restant idiotement le cul sur ma chaise à observer les allées et venues de types qui parlent bangali et qui me regardent drôlement.
A la pause du midi, je déguste ma plâtrée de riz avec les cadres. Inutile de dire que les manières à table sont bien différentes de chez nous. En fait, Alice et moi, on trouve qu’ils se tiennent vraiment comme des porcs. Ils mangent avec la main, ça pourrait encore aller, mais ils font des bruits, et puis ils s’appuient négligemment sur leur coude gauche. La cerise sur le bouquet (pourquoi pas finalement): quand les doigts ne peuvent plus attraper les petits grains de riz qui baignent dans le jus, alors là, ils prennent leur assiette à deux mains et sscccccchhhhhhhhrrrrrrllllllllll, on aspire. J’espère qu’il nous restera un vestige des bonnes manières quand on va rentrer. On a complètement perdu l’habitude de faire la vaisselle, laver les miettes, ranger les couverts…
Après, je retourne somnoler au département de Mr Nazrul. Sur le coup de 5 heures, je me casse rejoindre Alice dont l’usine est tout près. Raz le bol de ce stage.
Note pour Louise et François: Le port d’arme est autorisé ici, si on a les papiers qui vont avec. Je n’ai pas l’impression que ce soit une pratique courante, mais il faut savoir que le sympathique Mr Kabir est haut en couleur et a vécu 20 ans aux Etats-Unis, ou il a d’ailleurs une chaîne de boulangerie. Peut-être est-ce l’american way of life qui a raffermi son attitude de cow boy.
Après vérification, il faut assembler les parties (linking), couper les fils et affiner l’assemblage (mending), ajouter les accessoires (zipper, boutons) si nécessaire, laver (washing, bravo !), repasser (ironing), fignoler (finishing) et emballer (packing)… Entre chaque étape, il y a toujours une vérification du boulot accompli et une batterie de couturières assises par terre qui reprennent les défauts.
Je passe la journée avec Nazrul, qui ne parle malheureusement pas très bien anglais, pour ne pas dire pas du tout. Alors je mets mes fesses sur une chaise, je la ferme et je regarde. C’est une grande pièce, avec des ballots de bobines de fil un peu partout, et aussi dans la pièce d’à côté. C’est pas très très bien rangé dis donc, mais comment font-ils pour s’y retrouver ?
Le téléphone sonne souvent, nazrul ou un autre répond. Ils ont des classeurs, des crayons, des chaises, mais pas d’ordinateur. Tout se fait manuellement.
Et puis il y a des porteurs de fil, qui passent leurs journées à trimballer tout ça.
Le business du textile marche de telle façon qu’après avoir reçu les commandes de l’acheteur, le département merchandising doit toujours valider tout ce qui se passe à l’usine en envoyant des échantillons qui sont ou non approuvés avant de lancer la production. J’apprends que l’usine est chargée jusqu’à août. Comparée aux autres que j’ai vues, celle-ci semble bien moins moderne…
C’est drôle d’être ici, tout le monde me dévisage discrètement avec un air très intrigué. C’est comme si j’étais un nègre.
Dans les usines, il y a toujours des gardes en uniforme à l’entrée qui vous font des saluts à l’américaine quand vous entrez. Et puis aussi des hommes de main à la solde des gros bonnets. On peut les sonner, et ils vous apportent du thé, de l’eau, des fruits, des gâteaux, de cigarettes, et ça, c’est quand même génial!
Dans mon usine, les « gros bonnets » ont l’air assez jeunes. En fait, les Bangladais ont souvent l’air beaucoup plus jeunes que leur âge. Mais, les cadres qui dirigent l’usine ici ont pour la plupart entre 25 et 35 ans. Ils parlent mieux anglais, et je m’esquive souvent du département yarning pour aller m’envoyer un thé dans les bureaux ou l’air est conditionné. C’est pas que je veuille faire de la mauvaise volonté, mais j’apprends autant en posant des questions à des gens qui me comprennent qu’en restant idiotement le cul sur ma chaise à observer les allées et venues de types qui parlent bangali et qui me regardent drôlement.
A la pause du midi, je déguste ma plâtrée de riz avec les cadres. Inutile de dire que les manières à table sont bien différentes de chez nous. En fait, Alice et moi, on trouve qu’ils se tiennent vraiment comme des porcs. Ils mangent avec la main, ça pourrait encore aller, mais ils font des bruits, et puis ils s’appuient négligemment sur leur coude gauche. La cerise sur le bouquet (pourquoi pas finalement): quand les doigts ne peuvent plus attraper les petits grains de riz qui baignent dans le jus, alors là, ils prennent leur assiette à deux mains et sscccccchhhhhhhhrrrrrrllllllllll, on aspire. J’espère qu’il nous restera un vestige des bonnes manières quand on va rentrer. On a complètement perdu l’habitude de faire la vaisselle, laver les miettes, ranger les couverts…
Après, je retourne somnoler au département de Mr Nazrul. Sur le coup de 5 heures, je me casse rejoindre Alice dont l’usine est tout près. Raz le bol de ce stage.
Note pour Louise et François: Le port d’arme est autorisé ici, si on a les papiers qui vont avec. Je n’ai pas l’impression que ce soit une pratique courante, mais il faut savoir que le sympathique Mr Kabir est haut en couleur et a vécu 20 ans aux Etats-Unis, ou il a d’ailleurs une chaîne de boulangerie. Peut-être est-ce l’american way of life qui a raffermi son attitude de cow boy.
dimanche 20 avril 2008
Trouver un travail au Bangladesh, une histoire de contacts
Chers lecteurs, je me suis beaucoup consacré, ces derniers temps, à la recherche d’un emploi à Dhaka.
Comme je vous l’ai expliqué précédemment, je suis dans la poche de la chambre de commerce et d’industrie franco Bangladaise, notamment grâce à l’éminent Julien Richard, jeune et méritant ressortissant Français en stage dans cet institut. Celui-ci m’a notamment remis le carnet d’adresse des entreprises, Françaises ou locales, qui sont inscrites à la chambre de commerce (donc, qui ont certaines affinités avec la France, vous me suivez ? Remarquez, jusqu’à maintenant, c’est facile).
J’envoie alors illico presto ma candidature en un mailing peaufiné à chacune de ces entreprises. Le coup fait mouche. Deux heures après, Remex, société d’import-export divers m’appelle et me convoque. Vêtu de ma plus belle chemise et de mon sourire désarmant, je me rends sans plus tarder sur les lieux du crime.
J’y rencontre le fils du boss, qui lui-même est boss. L’entretien est rapide, je me présente rapidement et décline mes motivations, il me parle de sa boîte, qui importe surtout des produits français (notamment, lailac, de danone, pour vous mesdames, parcequ’il est des cas pour lesquels votre nourisson ne peux rester suspendu quand il a faim)
Il a comme une sorte d’intuition de prémice de projet pour moi sur lailac, il s’agirait que j’aille le vendre auprès des médecins afin qu’ils le prescrivent… Un bon retour du marché sur ce produit… Je repars dubitatif.
Le surlendemain, je retourne aux locaux de Remex, pour cette fois, rencontrer le père… Dans sa branche, c’est plutôt les produits chimiques, et à ce qu’il paraît ça marche d’enfer.
Après les présentations d’usage, il me parle d’un de ses associés dans le textile (toujours) qui est patron d’une usine de sweaters… Sans plus attendre, il met même à ma disposition un espace intérieur cuir et un chauffeur qui m’emmène chez le cher homme.
J’arrive dans un immeuble (pas très propre), et monte aux locaux de Best wool sweaters. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça paye pas de mine. J’arrive dans un bureau : une table, des chaises, une petite télé derrière, un téléphone et au fond à gauche, un tapis roulant (mais si, vous savez, un tapis roulant, là, pour courir dessus), et sur le tapis roulant, un type (qui en fait de courir, marche), et puis d’autres types dans le bureau qui ont l’air de se tenir à carreau. Le marcheur est bien l’homme que je devais rencontrer. Il me fait asseoir, m’amène un café des clopes, des quartiers de mandarine. Nous échangeons quelques mots pendant qu’il finit son heure de marche (des problèmes de sucre apparemment). Il a fini… Nous discutons rapidement. Sans regarder mon CV, il lit ma lettre. Business school, bien… El paso aux Etats-Unis, il connaît… En fait, lui, il a besoin d’un type qui aimerait son entreprise comme si c’était la sienne. Il y a des clients… Français, allemands, espagnols aussi… Des capacités de production supplémentaires… Un business en or, qui peux t’amener à voyager après dans le monde entier… Un stage, ou j’apprendrai les rudiments du sweater, la dure vie de l’ouvrier… Et puis après au sein du département merchandising… Et puis après lui et moi, on parlerait salaire, une fois que j’aurais prouvé que j’en ai dans le calfouet…
J’approuve. C’est fini, on part à l’usine ? Ok. Un passage aux chiottes, il change de chemise, enfile des nike toutes nazes, et prend un flingue dans son tiroir qu’il glisse avec un sourire dans son pantalon… C’est parti. Voiture, chauffeur, direction la zone industrielle de Gazipur, le quartier industriel de Dhaka, ou Alice a aussi son usine.
60 kilomètres qu’on parcourt en moyenne en 1h30. Inutile de dire qu’ici, la conduite sur route, c’est n’importe quoi de truc de malade que maman en aurait fait une apoplexie au bout de 5 minutes. On roule à droite, mais on peut doubler de tous les côtés, la signalisation est inexistante, il y a des vélos, des chèvres, des bébés, des mecs en sueur qui poussent des charrettes, d’autres qui leur vomissent dessus depuis les bus (très fréquent), des camions qui font n’importe quoi ; on peut très bien se mettre sur trois files si ça passe, et puis on peut se rabattre au dernier moment lors d’un doublement, ça pose pas de problème non plus… Enfin… Nous voilà, on arrive, on tourne à gauche, un chemin très cahoteux en terre, et on arrive à l’usine. La première, en construction. Puis la deuxième, l’ancienne. 1400 personnes, travail d’ouvrier assez basique… Pas très propre, mais ils ont l’air de faire du bon boulot. On me met à un machine à filer, j’y comprend rien mais je fais comme ci. Tout le monde ne parle pas anglais ici, bien sûr. Je rencontre tout un tas de gens, on me fait faire le tour de l’usine… Alors, tu viens samedi ? avec lui, ok ? Et puis après, tu te démerdes, on trouvera une solution. Pourquoi pas prendre le mini bus avec ta femme ?
On repart tard, trop tard. La pauvre Alice n’a pas les clés et m’attend depuis une heure devant la porte.
Le lendemain, jour férié, nous sommes invités à la maison de campagne. On passe par l’usine, bien sûr, où il faut poireauter 3 heures, assister à des conversations qu’on ne comprend pas, attendre le bon vouloir de l’autre… On part enfin.
Sur le trajet, on se rend compte que le Bangladesh est pays magnifique, des villages, des couleurs incroyables, du monde ! Même dans les villages, il y a foule… On arrive tard à la maison… Nous sommes saisis par l’odeur de la campagne, faisons le tour d’un étang, il y a des vergers, litchis, mangues… On boit des bières, on dîne, nous sommes sous le charme.
Le chauffeur nous ramène à Gulshan, il est dix heures trente.
Mon avis et celui d’Alice sont mitigés. Il y a beaucoup à apprendre, c’est sûr, mais un stage ? J’aurais du lui dire plus clairement dés le début que j’avais d’autres pistes et refuser de commencer tout de suite… D’un autre côté, l’accueil à la campagne donne le change… C’est décidé, j’irai à l’usine au moins pour le début, et je lui dit que j’ai d’autres rendez vous,et que je lui ferai part de toute proposition que je recevrais.
Le lendemain matin, on doit venir me cherche pour aller à l’usine.
Comme je vous l’ai expliqué précédemment, je suis dans la poche de la chambre de commerce et d’industrie franco Bangladaise, notamment grâce à l’éminent Julien Richard, jeune et méritant ressortissant Français en stage dans cet institut. Celui-ci m’a notamment remis le carnet d’adresse des entreprises, Françaises ou locales, qui sont inscrites à la chambre de commerce (donc, qui ont certaines affinités avec la France, vous me suivez ? Remarquez, jusqu’à maintenant, c’est facile).
J’envoie alors illico presto ma candidature en un mailing peaufiné à chacune de ces entreprises. Le coup fait mouche. Deux heures après, Remex, société d’import-export divers m’appelle et me convoque. Vêtu de ma plus belle chemise et de mon sourire désarmant, je me rends sans plus tarder sur les lieux du crime.
J’y rencontre le fils du boss, qui lui-même est boss. L’entretien est rapide, je me présente rapidement et décline mes motivations, il me parle de sa boîte, qui importe surtout des produits français (notamment, lailac, de danone, pour vous mesdames, parcequ’il est des cas pour lesquels votre nourisson ne peux rester suspendu quand il a faim)
Il a comme une sorte d’intuition de prémice de projet pour moi sur lailac, il s’agirait que j’aille le vendre auprès des médecins afin qu’ils le prescrivent… Un bon retour du marché sur ce produit… Je repars dubitatif.
Le surlendemain, je retourne aux locaux de Remex, pour cette fois, rencontrer le père… Dans sa branche, c’est plutôt les produits chimiques, et à ce qu’il paraît ça marche d’enfer.
Après les présentations d’usage, il me parle d’un de ses associés dans le textile (toujours) qui est patron d’une usine de sweaters… Sans plus attendre, il met même à ma disposition un espace intérieur cuir et un chauffeur qui m’emmène chez le cher homme.
J’arrive dans un immeuble (pas très propre), et monte aux locaux de Best wool sweaters. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça paye pas de mine. J’arrive dans un bureau : une table, des chaises, une petite télé derrière, un téléphone et au fond à gauche, un tapis roulant (mais si, vous savez, un tapis roulant, là, pour courir dessus), et sur le tapis roulant, un type (qui en fait de courir, marche), et puis d’autres types dans le bureau qui ont l’air de se tenir à carreau. Le marcheur est bien l’homme que je devais rencontrer. Il me fait asseoir, m’amène un café des clopes, des quartiers de mandarine. Nous échangeons quelques mots pendant qu’il finit son heure de marche (des problèmes de sucre apparemment). Il a fini… Nous discutons rapidement. Sans regarder mon CV, il lit ma lettre. Business school, bien… El paso aux Etats-Unis, il connaît… En fait, lui, il a besoin d’un type qui aimerait son entreprise comme si c’était la sienne. Il y a des clients… Français, allemands, espagnols aussi… Des capacités de production supplémentaires… Un business en or, qui peux t’amener à voyager après dans le monde entier… Un stage, ou j’apprendrai les rudiments du sweater, la dure vie de l’ouvrier… Et puis après au sein du département merchandising… Et puis après lui et moi, on parlerait salaire, une fois que j’aurais prouvé que j’en ai dans le calfouet…
J’approuve. C’est fini, on part à l’usine ? Ok. Un passage aux chiottes, il change de chemise, enfile des nike toutes nazes, et prend un flingue dans son tiroir qu’il glisse avec un sourire dans son pantalon… C’est parti. Voiture, chauffeur, direction la zone industrielle de Gazipur, le quartier industriel de Dhaka, ou Alice a aussi son usine.
60 kilomètres qu’on parcourt en moyenne en 1h30. Inutile de dire qu’ici, la conduite sur route, c’est n’importe quoi de truc de malade que maman en aurait fait une apoplexie au bout de 5 minutes. On roule à droite, mais on peut doubler de tous les côtés, la signalisation est inexistante, il y a des vélos, des chèvres, des bébés, des mecs en sueur qui poussent des charrettes, d’autres qui leur vomissent dessus depuis les bus (très fréquent), des camions qui font n’importe quoi ; on peut très bien se mettre sur trois files si ça passe, et puis on peut se rabattre au dernier moment lors d’un doublement, ça pose pas de problème non plus… Enfin… Nous voilà, on arrive, on tourne à gauche, un chemin très cahoteux en terre, et on arrive à l’usine. La première, en construction. Puis la deuxième, l’ancienne. 1400 personnes, travail d’ouvrier assez basique… Pas très propre, mais ils ont l’air de faire du bon boulot. On me met à un machine à filer, j’y comprend rien mais je fais comme ci. Tout le monde ne parle pas anglais ici, bien sûr. Je rencontre tout un tas de gens, on me fait faire le tour de l’usine… Alors, tu viens samedi ? avec lui, ok ? Et puis après, tu te démerdes, on trouvera une solution. Pourquoi pas prendre le mini bus avec ta femme ?
On repart tard, trop tard. La pauvre Alice n’a pas les clés et m’attend depuis une heure devant la porte.
Le lendemain, jour férié, nous sommes invités à la maison de campagne. On passe par l’usine, bien sûr, où il faut poireauter 3 heures, assister à des conversations qu’on ne comprend pas, attendre le bon vouloir de l’autre… On part enfin.
Sur le trajet, on se rend compte que le Bangladesh est pays magnifique, des villages, des couleurs incroyables, du monde ! Même dans les villages, il y a foule… On arrive tard à la maison… Nous sommes saisis par l’odeur de la campagne, faisons le tour d’un étang, il y a des vergers, litchis, mangues… On boit des bières, on dîne, nous sommes sous le charme.
Le chauffeur nous ramène à Gulshan, il est dix heures trente.
Mon avis et celui d’Alice sont mitigés. Il y a beaucoup à apprendre, c’est sûr, mais un stage ? J’aurais du lui dire plus clairement dés le début que j’avais d’autres pistes et refuser de commencer tout de suite… D’un autre côté, l’accueil à la campagne donne le change… C’est décidé, j’irai à l’usine au moins pour le début, et je lui dit que j’ai d’autres rendez vous,et que je lui ferai part de toute proposition que je recevrais.
Le lendemain matin, on doit venir me cherche pour aller à l’usine.
lundi 14 avril 2008
Le vrai visage de Dhaka
Ces jours-ci, Alice et moi avons pu passer du temps ensemble.
D'abord, malgré le fait qu'Alice ai préféré aller travailler un peu vendredi, j'ai pu l'accompagner dans ses bureaux, et l'aider dans sa difficile tâche d'organiser et d'harmoniser les procédures de traitement des commandes.
Sur le chemin de l'usine, des paysages fantomatiques de fours à briques. Dans un ou deux mois, on ne verra plus que le haut émergé des fours, la manufacture des briques s'arrêtant avec la saison des pluies
En outre, le lundi 14 mai étant le jour de l'an Bangladais, c'est un jour non travaillé. Alice a donc pris son dimanche pour pouvoir profiter d'un week end improvisé.
Ce week end nous a permis de nous retrouver, et Alice, qui est à la limite du surmenage, a pu se détendre et penser à autre chose qu'à des délais de livraison, des commandes en retard et des machines.
Nous avons également passé du temps avec l'ami Madjid (cf article précédent).
Celui-ci est un excellent sportif, et sa situation de technicien lui conférant un pouvoir d'achat plus que conséquent au Bangladesh, il s'est dit qu'il pourrait bien ramener en souvenir quelques raquettes de tennis, cordes à sauter, chaussures et autres articles de sport acquis pour une poignée de takas. Il en parle au maître d'hôtel qui lui recommande le stadium market. Après un déjeuner d'affaire en sa présence au restaurant japonais, nous décidons donc de l'accompagner dans sa quête.
Nous voilà donc en route. Nous arrêtons un auto rickshaw (cf article bienvenue sur le blog d'alice et maxime) et lui faisons part de notre volonté de nous rendre au stadium market. Tel un couperet, l'annonce du prix tombe : 100 takas. C'est beaucoup. Néanmoins, nous acceptons et embarquons sans tergiverser. La route est longue, et encombrée, l'air est lourd de plomb. Voitures, bus, autos et vélo rickshaws se taillent un bout d'asphalte à coups de klaxon. Le flux créé par la route attire les marchands de chips, bouteilles d'eau, les mendiants qui tentent d'obtenir leur pain quotidien au contact du flot d'allées et venues, innombrables âmes en route vers des destinations inconnues.
Il est fréquent de voir les passagers du bus cracher des glaviots dignes des saloons les plus enfumés, et même vomir allègrement par les fenêtres.
La dure réalité de la route, âmes en transit vers leur destin
Soudain, c'est la panne. La télécabine ne démarre plus. Affectant un air contrarié, le chauffeur pousse son véhicule au bord de la route. Après quelques minutes d'espoir, nous comprenons que l'attente est vaine. "Vous êtes à cinq minutes à pied dans cette direction" nous indique le chauffard.
Nous nous rendons vite compte que personne ne connaît de stadium market, et nous nous demandons même si la panne était bien réelle. L'annonce de l'arrivée proche nous a en effet montrés généreux, et peut être notre hôte a-t-il préféré nous faire le coup de la panne pour ne pas trop allonger sa course.
Embarqué dans un autre rickshaw, nous mettons une bonne demi heure à rejoindre "ejtadium market", dans le quartier de central Dhaka.
Ce quartier diffère en beaucoup de points du nôtre, véritable hâvre de paix en comparaison avec ces rues bondées de véhicules, mendiants... On peut à peine s'arrêter sur le trottoir tant la foule nous presse. Au ejtadium market, point d'articles de sport. un bazar de boutiques qui proposent les mêmes produits tous les 3 mètres. Ceintures de contrefaçon, bagages, montres, objets de prières, vêtements locaux, chèvres, bijoux, tasses, poupées... Tout un bric à brac habité par des marchands au sourire enjoliveur. Au deuxième étage, notamment, une trentaine de bijoutiers se partagent le marché. D'ailleurs, nos visages font sensation. On a pas l'habitude de croiser des blancs par ici. Un passant bouscule Alice, très fier de lui adresser un "excuse me" courtois et de montrer sa connaissance de la langue de Shakespeare. Nous marchons, ivres de chaleur et de monde. Madjid fait des affaires de main de maître. Il est mieux apprécié que nous, chrétiens, avec sa courte barbe qui atteste de sa religion. Un étudiant l'aborde même pour lui serrer la main et lui demander ses origines, et un autre passant, interloqué, fait de même.
Petite parenthèse, Alice me fait remarquer que depuis mon arrivée, les hommes ne lui serrent plus la main.
Voici donc le vrai visage de Dhaka : foule palpitante, pollution, sourires, mendiants décharnés ou bossus, tous nos sens sont agressés, et, loin du ghetto des expatriés, nous comprenons le sens de l'expression "hussle and bussle".
D'abord, malgré le fait qu'Alice ai préféré aller travailler un peu vendredi, j'ai pu l'accompagner dans ses bureaux, et l'aider dans sa difficile tâche d'organiser et d'harmoniser les procédures de traitement des commandes.
Sur le chemin de l'usine, des paysages fantomatiques de fours à briques. Dans un ou deux mois, on ne verra plus que le haut émergé des fours, la manufacture des briques s'arrêtant avec la saison des pluies
En outre, le lundi 14 mai étant le jour de l'an Bangladais, c'est un jour non travaillé. Alice a donc pris son dimanche pour pouvoir profiter d'un week end improvisé.
Ce week end nous a permis de nous retrouver, et Alice, qui est à la limite du surmenage, a pu se détendre et penser à autre chose qu'à des délais de livraison, des commandes en retard et des machines.
Nous avons également passé du temps avec l'ami Madjid (cf article précédent).
Celui-ci est un excellent sportif, et sa situation de technicien lui conférant un pouvoir d'achat plus que conséquent au Bangladesh, il s'est dit qu'il pourrait bien ramener en souvenir quelques raquettes de tennis, cordes à sauter, chaussures et autres articles de sport acquis pour une poignée de takas. Il en parle au maître d'hôtel qui lui recommande le stadium market. Après un déjeuner d'affaire en sa présence au restaurant japonais, nous décidons donc de l'accompagner dans sa quête.
Nous voilà donc en route. Nous arrêtons un auto rickshaw (cf article bienvenue sur le blog d'alice et maxime) et lui faisons part de notre volonté de nous rendre au stadium market. Tel un couperet, l'annonce du prix tombe : 100 takas. C'est beaucoup. Néanmoins, nous acceptons et embarquons sans tergiverser. La route est longue, et encombrée, l'air est lourd de plomb. Voitures, bus, autos et vélo rickshaws se taillent un bout d'asphalte à coups de klaxon. Le flux créé par la route attire les marchands de chips, bouteilles d'eau, les mendiants qui tentent d'obtenir leur pain quotidien au contact du flot d'allées et venues, innombrables âmes en route vers des destinations inconnues.
Il est fréquent de voir les passagers du bus cracher des glaviots dignes des saloons les plus enfumés, et même vomir allègrement par les fenêtres.
La dure réalité de la route, âmes en transit vers leur destin
Soudain, c'est la panne. La télécabine ne démarre plus. Affectant un air contrarié, le chauffeur pousse son véhicule au bord de la route. Après quelques minutes d'espoir, nous comprenons que l'attente est vaine. "Vous êtes à cinq minutes à pied dans cette direction" nous indique le chauffard.
Nous nous rendons vite compte que personne ne connaît de stadium market, et nous nous demandons même si la panne était bien réelle. L'annonce de l'arrivée proche nous a en effet montrés généreux, et peut être notre hôte a-t-il préféré nous faire le coup de la panne pour ne pas trop allonger sa course.
Embarqué dans un autre rickshaw, nous mettons une bonne demi heure à rejoindre "ejtadium market", dans le quartier de central Dhaka.
Ce quartier diffère en beaucoup de points du nôtre, véritable hâvre de paix en comparaison avec ces rues bondées de véhicules, mendiants... On peut à peine s'arrêter sur le trottoir tant la foule nous presse. Au ejtadium market, point d'articles de sport. un bazar de boutiques qui proposent les mêmes produits tous les 3 mètres. Ceintures de contrefaçon, bagages, montres, objets de prières, vêtements locaux, chèvres, bijoux, tasses, poupées... Tout un bric à brac habité par des marchands au sourire enjoliveur. Au deuxième étage, notamment, une trentaine de bijoutiers se partagent le marché. D'ailleurs, nos visages font sensation. On a pas l'habitude de croiser des blancs par ici. Un passant bouscule Alice, très fier de lui adresser un "excuse me" courtois et de montrer sa connaissance de la langue de Shakespeare. Nous marchons, ivres de chaleur et de monde. Madjid fait des affaires de main de maître. Il est mieux apprécié que nous, chrétiens, avec sa courte barbe qui atteste de sa religion. Un étudiant l'aborde même pour lui serrer la main et lui demander ses origines, et un autre passant, interloqué, fait de même.
Petite parenthèse, Alice me fait remarquer que depuis mon arrivée, les hommes ne lui serrent plus la main.
Voici donc le vrai visage de Dhaka : foule palpitante, pollution, sourires, mendiants décharnés ou bossus, tous nos sens sont agressés, et, loin du ghetto des expatriés, nous comprenons le sens de l'expression "hussle and bussle".
Le séjour de Magic Madjid
Ces derniers jours, nous avons, chers lecteurs, eu la chance d'accueillir en notre beau pays l'ami Madjid. Qui est-ce, je vois déjà cette question se former sur vos lèvres.
Madjid est un collègue d'Alice.
Sitetic, entreprise française rachetée récemment par un groupe Espagnol propose aux marques de vêtements de prendre en charge l'impression et la fourniture de leurs étiquettes et griffes. Le business est juteux, car Sitetic (te grattent, ton thé t'hôtera ta toux) connaît une croissance soutenue.
Vous l'aurez compris, il s'agit bien là de l'employeur de la belle Alice et dudit Madjid.
Madjid donc, est venu de France au Bangladesh en qualité de technicien. En effet, l'impression d'étiquettes requière des machines oh combien compliquées. Madjid est passé expert dans le maniement de celles-ci et part régulièrement former les ouvriers des partenaires dans des pays lointains.
Pauvre Madjid, il était déjà dans l'avion lorsqu'Alice apprit que les machines importées de France restaient bloquées à la douane. Le voici alors à l'hôtel, à des milliers de kilomètres de chez lui, ne pouvant accomplir sa mission.
Le voilà aujourd'hui reparti, attendant que le dédouanement et le bakchiche qui s'y attache soient négociés proprement.
Mais, la visite de Madjid n'aura pas été vaine. En effet, c'est un peu grâce à lui que nous avons découvert ce week end le vrai visage de Dhaka...
Madjid est un collègue d'Alice.
Sitetic, entreprise française rachetée récemment par un groupe Espagnol propose aux marques de vêtements de prendre en charge l'impression et la fourniture de leurs étiquettes et griffes. Le business est juteux, car Sitetic (te grattent, ton thé t'hôtera ta toux) connaît une croissance soutenue.
Vous l'aurez compris, il s'agit bien là de l'employeur de la belle Alice et dudit Madjid.
Madjid donc, est venu de France au Bangladesh en qualité de technicien. En effet, l'impression d'étiquettes requière des machines oh combien compliquées. Madjid est passé expert dans le maniement de celles-ci et part régulièrement former les ouvriers des partenaires dans des pays lointains.
Pauvre Madjid, il était déjà dans l'avion lorsqu'Alice apprit que les machines importées de France restaient bloquées à la douane. Le voici alors à l'hôtel, à des milliers de kilomètres de chez lui, ne pouvant accomplir sa mission.
Le voilà aujourd'hui reparti, attendant que le dédouanement et le bakchiche qui s'y attache soient négociés proprement.
Mais, la visite de Madjid n'aura pas été vaine. En effet, c'est un peu grâce à lui que nous avons découvert ce week end le vrai visage de Dhaka...
A la découverte d'un nouveau fruit
Chers lecteurs, ces derniers jours vous ont vu sans nouvelles et nous nous en excusons. Pour nous faire pardonner, nous allons dans cet article vous faire part d'une découverte fascinante : Celle d'un nouveau fruit.
C'est en allant au marché avec Alice pour nous ravitailler vendredi
(Ici, le vendredi est l'équivalent du dimanche, c'est comme qui dirait, le jour du seigneur des musulmans, donc un jour férié. Bien sûr, Alice travaille en général 7 jours sur 7, et elle ne résiste pas, lorsqu'on est vendredi, à quand même aller à l'usine, ne serait-ce que pour une demi journée. C'est dire à quel point elle se surmène!)
Donc, lorsqu'Alice était là par un vendredi qu'on aurait pu qualifier de normal, nous faisions tranquillement les courses au rayon fruits et légumes. Soudain, alors que nous nous apprêtions à regagner nos pénates, un marchand l'interpelle. Non sans méfiance, nous nous avançons, et c'est alors que nous vîmes pour la première fois,
UN SPACE LITCHI !?§!
Finalement, après plusieurs analyses, nous nous rendons compte que le space litchi n'est autre qu'un litchi normal, sous sa forme fraîche. Ce que nous avons en Europe ont la peau sèche, n'ont plus de poils, et ont à peu près le même goût, si ce n'est le fait qu'ils sont moins consistant et plus juteux. Mais avouez que la première fois, ça fait un choc.
C'est en allant au marché avec Alice pour nous ravitailler vendredi
(Ici, le vendredi est l'équivalent du dimanche, c'est comme qui dirait, le jour du seigneur des musulmans, donc un jour férié. Bien sûr, Alice travaille en général 7 jours sur 7, et elle ne résiste pas, lorsqu'on est vendredi, à quand même aller à l'usine, ne serait-ce que pour une demi journée. C'est dire à quel point elle se surmène!)
Donc, lorsqu'Alice était là par un vendredi qu'on aurait pu qualifier de normal, nous faisions tranquillement les courses au rayon fruits et légumes. Soudain, alors que nous nous apprêtions à regagner nos pénates, un marchand l'interpelle. Non sans méfiance, nous nous avançons, et c'est alors que nous vîmes pour la première fois,
UN SPACE LITCHI !?§!
Finalement, après plusieurs analyses, nous nous rendons compte que le space litchi n'est autre qu'un litchi normal, sous sa forme fraîche. Ce que nous avons en Europe ont la peau sèche, n'ont plus de poils, et ont à peu près le même goût, si ce n'est le fait qu'ils sont moins consistant et plus juteux. Mais avouez que la première fois, ça fait un choc.
mercredi 9 avril 2008
Maxime Roux en direct des rues de Dhaka
Chers Amis,
Tout d'abord, merci à Nicolas pour son article très instructif sur la vie des Blattes. Je vous adjoins à nous faire part de vos commentaires et à prendre exemple sur son professionnalisme et son sens du détail.
Par ailleurs, même si vous trouvez que j'écris beaucoup et que c'est long à lire, je vous invite à vous connecter régulièrement, car je comprend des nouvelles fonctionnalités bloggistiques chaque jour. Par exemple, si vous parcourez à nouveau les articles précédents, vous verrez que j'ai posté des photos qui n'étaient pas là auparavant, avec des commentaires caustiques.
D'ailleurs, ce matin, comme je trouvais que ce blog rencontrait un succès inespéré, je me suis dis que j'allais me bouger pour l'enrichir. Ainsi donc, en allant poster des documents chez ups, je me suis muni de mon apareil photo caméra téléportatif et voici que je vous offre un superbe diaporama du quartier.
Les rues commerçantes d'abord, puis en repassant le pont qui passe près de chez nous j'ai même poussé jusqu'au quartier des ambassades. Mais je ne suis pas resté trop longtemps car il y a plein de caillras et avec mon appareil, je trouve ça chaud non mais oh !
Dieu merci, l'administration a pensé à affecter un gardien à notre immeuble. Avouez qu'il est disuasif !
Petit détail en passant, ici, les gens adorent être pris en photo, ce qui est tout de même plus convivial.
Petit focus sur les savantes techniques d'installation électrique usitées dans la région : une diode n'y retrouverais pas sa résistance.
Tout d'abord, merci à Nicolas pour son article très instructif sur la vie des Blattes. Je vous adjoins à nous faire part de vos commentaires et à prendre exemple sur son professionnalisme et son sens du détail.
Par ailleurs, même si vous trouvez que j'écris beaucoup et que c'est long à lire, je vous invite à vous connecter régulièrement, car je comprend des nouvelles fonctionnalités bloggistiques chaque jour. Par exemple, si vous parcourez à nouveau les articles précédents, vous verrez que j'ai posté des photos qui n'étaient pas là auparavant, avec des commentaires caustiques.
D'ailleurs, ce matin, comme je trouvais que ce blog rencontrait un succès inespéré, je me suis dis que j'allais me bouger pour l'enrichir. Ainsi donc, en allant poster des documents chez ups, je me suis muni de mon apareil photo caméra téléportatif et voici que je vous offre un superbe diaporama du quartier.
Les rues commerçantes d'abord, puis en repassant le pont qui passe près de chez nous j'ai même poussé jusqu'au quartier des ambassades. Mais je ne suis pas resté trop longtemps car il y a plein de caillras et avec mon appareil, je trouve ça chaud non mais oh !
Dieu merci, l'administration a pensé à affecter un gardien à notre immeuble. Avouez qu'il est disuasif !
Petit détail en passant, ici, les gens adorent être pris en photo, ce qui est tout de même plus convivial.
Petit focus sur les savantes techniques d'installation électrique usitées dans la région : une diode n'y retrouverais pas sa résistance.
mardi 8 avril 2008
shmilblick
Deux jours plus tard, les choses avancent. Alice se décarcasse toujours autant.
là, elle travaille alors qu'il est à peine huit heures du mat, non mais vous vous rendez compte! et tout ça pour l'équivalent local d'un salaire de patron!
Elle part à l'usine... Normalement elle y va en minibus affreté par la boîte, mais le chauffeur est malade, alors elle emprunte le chauffeur du boss
Quant à moi, je me suis mis dans les petits papiers de la mission économique et de la chambre de commerce et d'industrie. Une visite à la charmante directrice de cette institution aujourd'hui m'a permis d'avoir plus d'info sur les entreprises présentes ici et susceptibles d'être intéressées par mes indéniables qualités.
Par ailleurs, je suis certain qu'elle adjoindra aux gens qu'elle connaît ses plus chaudes recommandations à mon sujet.
Cette après midi, je me suis également aventuré à faire quelques courses, histoire de remplir le frigo et d'engrosser les marchands du coin qui m'ont accueilli avec un grand sourire. Ici, bien sûr, pas de supermarché, pouah!
Des stands fruits et légumes, des petites épicerie pour le pain, les chips les petits gâteaux et les boîtes de conserve et voilà, le tour est joué. Je n'ai pas encore vu de viande, mais de toute façon, je crois qu'on s'abstiendra d'en acheter sur les marchés, rapport aux parasites. Il est très facile de se faire plein d'excellents amibes, qui peuvent devenir encombrants.
En tout cas, avec mon caractère gentil et naïf, je crois que je me suis fais entuber bien proprement. Mais, ça va venir... Je finirais bien par imposer mon style, ou bien je trouverais le moyen de me déguiser en local.
Cette histoire de change a vraiment un impact considérable. C'est vrai que la monnaie de nos pays, et surtout le niveau de la vie Européenne et de nos salaires est vraiment énorme comparé aux pays émergents. Du coup, on peut vivre comme des nababs sans avoir le sou.
là, elle travaille alors qu'il est à peine huit heures du mat, non mais vous vous rendez compte! et tout ça pour l'équivalent local d'un salaire de patron!
Elle part à l'usine... Normalement elle y va en minibus affreté par la boîte, mais le chauffeur est malade, alors elle emprunte le chauffeur du boss
Quant à moi, je me suis mis dans les petits papiers de la mission économique et de la chambre de commerce et d'industrie. Une visite à la charmante directrice de cette institution aujourd'hui m'a permis d'avoir plus d'info sur les entreprises présentes ici et susceptibles d'être intéressées par mes indéniables qualités.
Par ailleurs, je suis certain qu'elle adjoindra aux gens qu'elle connaît ses plus chaudes recommandations à mon sujet.
Cette après midi, je me suis également aventuré à faire quelques courses, histoire de remplir le frigo et d'engrosser les marchands du coin qui m'ont accueilli avec un grand sourire. Ici, bien sûr, pas de supermarché, pouah!
Des stands fruits et légumes, des petites épicerie pour le pain, les chips les petits gâteaux et les boîtes de conserve et voilà, le tour est joué. Je n'ai pas encore vu de viande, mais de toute façon, je crois qu'on s'abstiendra d'en acheter sur les marchés, rapport aux parasites. Il est très facile de se faire plein d'excellents amibes, qui peuvent devenir encombrants.
En tout cas, avec mon caractère gentil et naïf, je crois que je me suis fais entuber bien proprement. Mais, ça va venir... Je finirais bien par imposer mon style, ou bien je trouverais le moyen de me déguiser en local.
Cette histoire de change a vraiment un impact considérable. C'est vrai que la monnaie de nos pays, et surtout le niveau de la vie Européenne et de nos salaires est vraiment énorme comparé aux pays émergents. Du coup, on peut vivre comme des nababs sans avoir le sou.
lundi 7 avril 2008
Bienvenue sur le Blog d'Alice et Maxime
Vue de notre terrasse
Bonjour et bienvenue sur ce blog dont le but est de vous faire partager notre expérience au Bangladesh.
A l'heure où je vous écris, Alice est ici depuis un mois et demi, et je suis arrivé depuis 4 jours.
Mes premières impressions sont plutôt bonnes, bien meilleures en tout cas que celles que j'ai eues en découvrant Calcutta et l'Inde en général, qui m'a laissé des souvenirs mitigés.
D'abord, les Bangladais sont très souriants, accueillants et ont l'air plus ouverts. D'autre part, l'odeur et le climat me semblent moins saisissants et sont tout à fait supportables. Il fait chaud et humide, lourd et il y a aussi cette espèce d'odeur équatoriale un peu écoeurante et ennivrante. Mais Les rues sont plus propres,
C'est quand même plus propre
et l'air est plus vivable. Pour l'instant je n'ai rencontré qu'une seule blatte (mais attention, une grosse tout de même) et pas encore de rats. Et puis, tout est très coloré !
La pauvreté semble moins présente aussi. Peut-être ai-je cette impression du fait de mon court séjour et de ma fréquentation des beaux quartiers.
Le premier jour, après 30 heures de voyage, j'ai tout de suite accompagné Alice à son usine. Groom en uniforme aux portes, herbes bien coupées, beaux bâtiments. L'accueil est chaleureux. J'essaye de garder un air digne, souriant, et une attitude dynamique malgré la fatigue. Alice est installée dans des locaux tous neufs. Un beau bureau de chef d'usine. Celle ci est grande et possède plusieurs entrepôts.
On m'amène à une garden party donnée par le groupe. on s'assied après avoir attendu pendant une demi heure le chef qui n'est pas venu. On nous sert du riz du poulet et autres... On mange à la main (droite, la gauche sert aux tâches impures, je vous laisse deviner desquelles il s'agit) en se postillonnant gaiement des grains de riz au visage. On me ressert cinq fois.
En revenant à l'usine ou j'ai laissé Alice, je m'écroule et me tape un bon roupillon.
Nous rentrons tard et mettons environ deux heures pour rentrer à Dhaka, les rues sont très encombrées. L'appartement que nous habitons est incroyablement grand, spacieux, fonctionnel, stylé. Et meublé par Alice s'il vous plaît. Ambiance antique classe. Sacré changement après mes collocations Lilloises douteuses. Il va falloir s'y faire.
Dans notre appart, il y a même un bureau comme ça. Ici, tout le monde m'appelle boss, alors j'essaye de prendre le pli. C'est pas évident, mais je m'applique
De plus, Alice est sympa, elle a pris une femme de ménage qui vient tous les jours s'occuper de la lessive, de la vaisselle, de laver tout partout et qui nous coupe des fruits (pastèque, ananas...). Par ailleurs, les ananas ont un goût terrible!
Elle s'appelle Sheela et elle est un peu cheelou, mais je l'aime bien quand même
Le lendemain soir nous sommes invités à une soirée donnée par des expatriés lors de laquelle nous tissons quelques contacts et buvons des bières. Ici, personnes ne boit d'alcool et il est difficile de s'en procurer. Il est importé et taxé à 450 %.
Mes recherches en France me permettent d'obtenir rapidement un entretien d'embauche. Ici, le gros business, c'est le textile. Beaucoup de gros (Pimkie...) passent des commandes, et les bureaux d'achats dirigés par des expatriés se frottent les mains. Mais il y a du boulot, surtout, bien vérifier la qualité de ce qu'on achète... Les Bangladais ont l'air assez sérieux, mais un peu tire au flan. Et il faut se méfier et bien vérifier, car sous leurs airs naïfs, ils ont vite fait de vous livrer un produit à la place d'un autre, triplent le prix de la course...
D'autres rendez vous sont programmés pour trouver du boulot, et je pense que ça viendra rapidement.
Depuis que la semaine a commencée, Alice part tôt (8h15) et reviens tard (22h00). Il faut bien ça ! Vous croyez que c'est gratuit une femme de ménage et un appartement d'enfer ? Et c'est pas avec mon salaire qu'on pourrait se permettre tout ça. Pendant ce temps, je m'installe dans mon bureau, qui vaut le détour, on croirai que je suis le directeur de l'immeuble, j'envoie des emails avec une connection edge, je joue de la clarinette. De temps en temps, je sors pour aller à un entretien ou j'accompagne Alice faire des courses.
Ici on se déplace en Rickshaw. Ce sont soit des vélos dotés d'un siège pour deux à l'arrière, soit des petits scooters à vitesse dans une carrosserie qui ressemble à un télésiège oeuf.
les rickshaws sont sympas !
Les taxis parisiens me font bien rigoler, parce qu'ici, les rickshaws ne s'amusent pas à faire la grève. Il y en a plein partout, et quand vous vous balladez à pied et que vous êtes blanc, ils vous font de l'oeil et vous tournent autour ou vous attendent au coin des rues. En général, le salaire se décide au jugé à la faim de la course. C'est environ 10 tk, soit dix centimes d'euros, pour 5 minutes. Mais, s'ils aiment bien les Européens, c'est qu'ils s'amusent à vous carotter ces bougres. Par exemple en vous demandant dix fois plus, ou en vous prenant sans avoir compris quelle est la destination. Une bonne école de fermeté et de taloches derrière l'oreille.
Bien le bonjour et à la prochaine.
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