lundi 16 juin 2008

Back to the roots

Amis de la poésie, de l’amour et de la franche camaraderie ;

Comme vous le savez déjà tous, Alice et moi nous sommes mutuellement passés la corde au cou voilà maintenant une semaine. Si vous n’étiez pas avec nous le 31 mai à Plougrescant-les-bains, je pense pouvoir vous dire sans exagération aucune que vous avez loupé quelque chose, mais alors, bien.

C’est d’ailleurs avec émotion et sans retenue que nous remercions de tout cœur nos parents, et familles qui ont fait preuve de génie et qui se sont donnés corps et âme dans l’organisation d’une fête à tout casser, mais aussi tous les convives qui nous ont honoré de leur présence.

Après avoir laissé place nette à Plougrescant, récupération in extremis de nos visas (n’accordez jamais votre confiance à des banglas), nous avons ; oh merveille ! ; pu prendre ensemble l’avion pour Dhaka City. Le voyage fut long et rude, prémices de notre expatriation.

Nous fumes, fulminants, au contact de gosses Bangladais, mal élevés, cela va de soit, criant, hurlant, trépignant pendant les 12 heures du voyage. En fait, il n’y avait qu’une petite fille de trois ans. Mais ça suffisait. Voulait pas se tenir tranquille la mioche…

Nous atterrîmes donc de nuit et regagnâmes avec plaisir notre luxueux pied à terre. Après une journée de repos bien méritée, nous avons immédiatement repris nos fonctions respectives…

Il est vrais, lecteurs, que vous n’êtres pas tous au courant, mais il semble que j’ai bel et bien trouvé un nouveau métier. Alors qu’Alice produit des étiquettes pour le textile, me voilà désormais dans la même branche : manager du contrôle qualité dans un bureau d’achat.

Si vous ne le savez pas encore, laissez moi vous dire que le secteur du textile pourvoit des métiers ingrats, chronophages et extrêmement stressants.

En quelques mots, la tâche qui m’incombe est d’assurer le suivi en ligne de la production chez nos différentes usines partenaires, gérer les contrôleurs qualité de la boite ; des banglas qu’il faut surveiller de près et les dispatcher dans les dites usines, faire des inspections finales (Voyager d’usine en usine pour aller regarder des pulls sous toutes les coutures afin de déterminer si ou peut ou pas les envoyer sans risquer de froisser l’acheteur).

Les producteurs de fil, usines, bureaux d’achat et le client final (la grande distribution, of course) se mangent chacun leur marge sur le dos les uns les autres.
Autant vous dire que le côté humain et éthique et pour ainsi dire absent de ce métier.

Un aspect très intéressant de la culture asiatique est le rapport à la hiérarchie. Encore marqués par le système Indien des castes, les bangladais sont ce qu’on appelle communément chez nous de véritable suce-boules (lèche cul si vous préférez) envers leurs supérieur. De l’autre côté, les supérieurs ignorent magnifiquement les petites mains qui leur cirent les pompes toute la journée. Lorsqu’on est blanc, on appartient naturellement à la race des boss. Il s’agit donc d’arriver à prendre un air à la fois important, dégagé et dédaigneux, ce qui n’est pas chose facile lorsqu’on a appris que tout le monde est égal devant dieu et que les hommes sont tous des frères. C’est encore plus dur lorsqu’on est profondément gentil, et que le portier s’y connaît plus en pulls que vous. Sourire, se montrer prévenant et attentionné, surtout envers les ouvriers et une marque de faiblesse et de bêtise.

Ainsi donc, je m’applique à passer d’usine en usine avec un air connaisseur, et à refouler mon bon caractère. En tant que boss, Alice a très bien compris que c’est en haussant le ton que les ordres passaient le mieux, et laissez-moi vous dire qu’elle acquiert à une vitesse grand V les compétences managériales locales. (D’ailleurs, je trouve qu’elle devrait être augmentée).

Alors qu’il y a une dizaine d’année au début de l’activité textile, le Bangladesh était un véritable Eldorado, les conditions se durcissent, notamment en ce moment où l’industrie connaît une pénurie d’ouvriers (ils se mettent tous en vacances) et où le prix du pétrole (et donc du fil) augmente…
Ceci dit, je pense que l’industrie textile a encore des jours heureux devant elle au Bangladesh…

Sur ce, bonsoir et à bientôt !

3 commentaires:

  1. Félicitations !
    Un retour aux sources pour fonder un avenir à la fois nomade et ancré dans des valeurs fortes... quel beau symbole !
    Et quel courage de débuter une vie professionnelle apparemment si dure !
    Je vous souhaite beaucoup de bonheur dans vos aventures.
    Anne-Cécile K

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  2. le temps passe trop vite surtout quand on est occupé !

    Donnez nous encore des articles

    bisous
    JM

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  3. Bonjour !
    merci pour votre petite carte ... et faute d'avoir vos adresses e-mail un petit coucou sur ce blog !
    Longue et,heureuse vie commune ... et plein de bonnes aventures !
    Bises
    Claudine et Jean Michel

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Maxal Bangladesh ltd