samedi 26 avril 2008

En musique, s'il vous plaît

Chers Lecteurs,

Bien qu'aucun fait vraiment marquant n'ait eu lieu, je prends la peine de vous donner quelques nouvelles, malgré mon manque d'envie d'écrire ce matin, je suis mal réveillé... Enfin. La semaine s'est déroulée sans grand évènement, mis à part certaines réponses positives d'entreprises désireuses de me rencontrer, et la rencontre de Paco.

Alice l'a rencontré avant mon arrivée. Cet espagnol fort sympathique de 38 ans est ici depuis un an et demi et travaille devinez ou ! Mais oui, dans le textile. Non content d'être country manager, il est de surcroit musicien, plus exactement, pianiste et bassiste... Nous nous retrouvons donc au nordic club*

*Club: lieu vous conférant contre un forfait annuel doublé d'un abonnement mensuel le statut de membre, qui vous permet de profiter à discrétion des facilités offertes par la maison : Tennis, ping pong, jokary, pictionnary, piscine, bar*, restaurant*... (*consommations réglables sur votre note ou sur place) et de rencontrer un tas d'autres Européens. Il faut être membre ou invité par un membre pour pouvoir y entrer. Il est également possible, d'après Alice, d'usurper l'idendité d'un membre. Il est à noter que nous n'avons pas encore vérifié si le mécanisme de la note fonctionnait dans ce cas.

Paco et moi décidons alors de jouer ensemble et de former un groupe. Il est d'après Paco peu aisé de rencontrer des musiciens ici... Ceux-ci dédient leur talent à des groupes de variété locale afin de subsister, et ne sont d'après mes sources guère intéressants (il est vrai que j'en ai déjà aperçu lors du pique nique auquel l'opulent mr Szia m'avait invité le jour de mon arrivée, et que je n'avais pas été très ému de cette découverte)

En fait, depuis un an et demi et des recherches aussi vaines qu'harrassantes, Paco n'a encore jamais rencontré de vrais musiciens locaux. Néanmoins, trois jazzmen se partagent la ville: Saad (anglo-bangladais) au piano, lui même jouant avec un saxophoniste le duo étant aux dires de Paco très bon, et puis il y a paco et moi.

Soit dit en passant, nous sommes allés avant hier à l'hôtel west in (un des plus chics de la ville, dans lequel on peut dîner), et nous avons assisté à un concert dont je vais vous conter la teneur :

Le summum du kitch et du mauvais goût. Affreux, navrant, je fus partagé lors de cette expérience entre le fou rire et le désespoir le plus noir.

Imaginez la scène : trois demoiselles originaires d'Asie de l'Est, un peu à l'étroit dans leurs costumes des grands soirs, des robes chatoyantes de dorures or et argent ; leur comparse, ingénieur du son plus que musicien, exhibant sa chevelure d'un aspect brillant et visqueux aux éclats de pourpre, vêtu tel le prince des galeries d'Euralille campé devant son synthétiseur, envoyant avec une logique implacable les boucles musicales devant permettre à Charibde, Scylla et Gargamelle d'exprimer leur misère artistique...

Un répertoire éclectique digne des plus grandes voix occidentales... Sinatra, U2, the cranberries, tegan & sarah, paul et natacha, Quick & Flupke... et j'en passe... Tous les grands succès de l'occident étaient là, portés par une sérénade de... Etaient-ce des notes? ... par la magie du synthétiseur... merveilleuse invention que le sampleur nous faisant revivre avec autant de cachet la magie des big bands des années 40, la fièvre des groupes de pop des années 90 en passant par les plus belles symphonies de l'époque néandertale...

Et nos trois princesses antiques, dont les mélopées homériques vous transportent sur la terrasse, bien au fond, se livrant à des chorégraphies que je ne pourrais qualifier... Un spectacle désolant. Et un public pourtant! Un dixaine de clients du West-in, les marins d'Ulysses face aux sirènes, abrutis de Whiskey, digérant avec difficulté au fond des fauteuils du bar. Certains allant même jusqu'à taper du pied... Etait-ce la magie de la musique qui les retenait ici? Ou bien était-ce encore la pudeur Bangladaise qui leur avait fait oublier comment les femmes sont faîtes et redécouvraient-ils ce soir, voyageurs esseulés, la beauté du corps féminin à travers le strass, les paillettes et les bourrelets de nos trois Chinoises ? Pauvres âmes en dérive...

Je dois vous avouer lecteurs, que je n'ai pas la réponse à toutes ces question, mais ce récit m'a délivré d'un certain poids... Le spectacle traumatisant dont j'ai été victime pendant presque dix minutes, devant quitter le fond de la terrasse, attendant Alice avant de quitter les lieux... C'est peut être pour ça que j'ai mal dormi... Il est mauvais de garder en soit pareils souvenirs...

Pourquoi tant de mauvais goût? Je crois avoir une partie de la réponse. Ici, tout ce qui sonne ou brille à l'occidentale prend tout de suite beaucoup d'allure. Au lieu de promouvoir leur culture, qui est riche et chargée d'histoire autant que les autres, les Bangladais adulent le Kentucky fried chicken, les supermarché, les maggi noodles... Ceci est pour eux la culture occidentale... Telle qu'elle leur est apportée par les voyageurs qu'ils rencontrent ou bien par les ondes Hertziennes... C'est donc leur image du goût, de la classe, du luxe enfin...

Et bien entendu, il est bien plus huppé et plus onéreux aussi d'aller faire ses courses au supermarché plutôt que chez l'épicier du coin de la rue qui est plus près de chez vous...
En musique, le résultat est troublant : odieux compromis mêlant la quintessence nullifesciente de chaque culture...

4 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  2. En effet quel spectacle ! Ici tes cousins nous bassinent, euh non, nous charment avec "les Chansons du Dimanche" accompagnées au piano et à la guitare; un vrai spectacle également...
    Bravo poour les entretiens décrochés, il faut ferrer maintenant. Good luck.
    From Vianney & Catherine

    RépondreSupprimer
  3. et alors ? qu'est il arrivé à "Paco et moi ?"
    vont ils sortir un dix ?
    est ce que vous répétez ?
    et quoi ?
    big bis

    RépondreSupprimer
  4. Bonjourno Max et Alice,
    Merci pour ces bonnes news.
    Un peu en retard, je n'étais pas venu vous voir depuis qques jours.
    Alors, bien sur, les gouts et les couleurs pour les spectacles... Est ce cela le choc culturel?
    J'ai regardé les photos, c'est très agréable pour nous. Ouhaaa le bureau!
    Comment va Alice? On veut un mot d'Alice.

    Merci Max, continus, bon courage pour le boulot.
    ps: élément notoire à porter à votre connaissance pour commenter des différences culturelles dans un autre registre:
    je ne sais pas de quoi vous vous nourrissez ce soir, mais en ce qui me concerne je vais maintenant me farcir un camembert...
    entier...
    Ouaip. Avec du bon pain, et un bon reste de bouteille de rouge.
    Par bienséance...culturelle, je vous embrasse avant de déjeuner.

    RépondreSupprimer

Merci de votre contribution, votre avis est apprécié.

Maxal Bangladesh ltd